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3 avril 2013 3 03 /04 /avril /2013 03:25

Rien autant ne me plait que d’apprendre soudain,

Que telle belle femme, au succès mérité,

Qui parade et se montre en des salons mondains,

Epingle les amants, des mecs bien excités !

 

Et devant son écran, monsieur Bidochon rêve…

« Ce n’est qu’une salope ! » Avoue-t-il, mais il bande !

Et quand la sienne il voit, son fantasme s’achève.

Sa baguette pourtant sait quelqu’air qu’elle scande,

 

Bien qu’il n’ait dégourdi en campus son oiseau…

Peut-être manque-t-il d’un zeste de culture,

Pour qu’à sa trique s’ouvre un long et beau fuseau ?

 

« Qu’a-t-il de plus que moi, ce con ? » Bonne question !

C’est vrai que tous ces gars semblent bien immatures,

Mais ils sont beaux, tandis que toi : tu n’es qu’un fion.

 

- 03/04/2013 -

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3 avril 2013 3 03 /04 /avril /2013 03:21

Bizarres sont les mecs, car de femme lascive,

Tous rêvent ! Ils la voient, toujours prête, en demande,

Insatiable femelle, affamée et gourmande,

En attente toujours de leur lame incisive…

 

C’est une sainte ! Une vestale quotidienne !

Sans désir ni fantasme, et n’envisage qu’eux…

Quel autre rivaliserait avec ma queue ?

Miracle ! Avec moi seul se libère la chienne !

 

On la veut belle et douce, et on l’aime animale,

A quatre pattes, croupe en l’air ! Tu me rends fou !

Car il se trouve que la belle goûte au mâle…

 

Si tu veux la garder, évite d’être mou,

Sois de bonne mesure et maintiens la cadence :

N’oublie que d’autres savent tenir la distance…

 

- 03/04/2013 -

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20 mars 2013 3 20 /03 /mars /2013 23:39

Voyez-la onduler, la donzelle, marcher ?

Allons, soyons sérieux, comme gaulois sait l’être !

Est-ce marcher cela, qu’ainsi se déhancher ?

N’est-ce pas dire : « Vois ! Où donc tu te peux mettre ! »

 

Elle a un cul, un cul ! De Vierge pécheresse,

Celui que ne connut le bon Joseph… Un cul ?

Un abîme, une fosse, un gouffre ou forteresse

Qui vous enferme et piège en brûlant vos accus !

 

Elle est le sas d’enfer ouvrant sur paradis !

Que cet étau moelleux doit être étroit et vaste,

Si profond qu’en perdra sa blancheur mon radis !

 

Ah ! Blancheur ! Ah ! Flocons de ma neige surgie !

Avalanche qui roule et sur son flanc dévaste

Son humide jardin lorsque son sein rugit.

 

- 20/03/2013 -

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20 mars 2013 3 20 /03 /mars /2013 22:07

Je suis assez content des vers que j’ai écrit

Ça m’amuse et délasse et le reste me lasse

J’ai horreur des fureurs J’ai horreur des grands cris

Juste quoi m’occuper le temps que le temps passe

 

J’aurais pu trafiquer quelques trucs quelques rimes

Déjamber la césure où ma flemme s’étire

Peu me chaut de commettre ainsi un odieux crime

De la muse caresse le bas de l’échine

 

Quelle chute de reins cette garce possède

De quoi damner ses seins que ma lèvre têtoune

Et j’avoue qu’à la voir j’ai la verve bien raide

 

Car je fantasme dur sur sa fesse cachée

Quand je plante ma plume en sa douce foufoune

Afin que mon plaisir soit sa plainte arrachée.

 

- 20/03/2013 -

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20 mars 2013 3 20 /03 /mars /2013 20:51

Que ta robe est légère quand souffle le vent

Et que de sa main chaude il en lève les plis

Sens-tu sa paume envelopper tes fins surplis

Où d’autres mains s’attardent sans doute souvent

 

Ce vent malin sur ton ruisseau glisse ses doigts

Suivant sa pente doucement monte à sa source

Ne hâte pas ton pas ne hâte pas ta course

Qu’il bruisse ton buisson de la façon qu’il doit

 

Continue de voler sur sa caresse assise

Il est la brise sur ta brune canopée

De dentelles si fines que son baiser frise

 

Mais sans doute cours-tu vers une autre épopée

Celle d’un fol qui se noiera en ta rivière

Et de n’être en ton val qu’un instant désespère.

 

- 20/03/2013 -

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2 mars 2013 6 02 /03 /mars /2013 04:43

Ne souhaiterais-tu, mon amour,

O toi ! Ma belle cuisinière !

Avant que ne soit mise au four

Ta préparation forestière,

 

Que parmi tous ces mets charmants

Qui me chatouillent les papilles,

Laisser loisir à ton amant

D’un peu surprendre en toi la fille,

 

Et bien que soit toujours bien mise

La table de ta fantaisie,

Que d’une audace, friandise,

 

Ta fine bouche soit saisie

D’une saveur sans ail ni beurre,

En déposant la crème ailleurs.

 

 

- 02 / 03 / 2013 - 

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10 novembre 2012 6 10 /11 /novembre /2012 18:11

Sculptures-de-couples-amoureux--illustrant-le-Kama-Sutra--s.jpg

 

de l’accueil qui n’en finit pas

 

C’est qu’il me faut bien de l’ampleur pour présenter ta transe en danse

Résisterai-je à tes reins roux à tes seins doux à tes mains sûres

Rêves ne sont ceux de l’enfance

Quand mon désir en ton élan découvre toute sa mesure

Je n’ose alors plus affirmer que mon cerveau égaré pense

Débilité de l’âme mûre

 

Tu sais comment de tes lueurs et de tes ombres sur ta peau

Diminuer ma résistance et augmenter ma déliance

Vibrent le fifre et le pipeau

Tu en joueras de tes dix doigts en dispensant ta bienfaisance

Selon l’humeur et le caprice d’une qui sans oripeaux

M’inflige las neuve créance

 

Et je succombe et je m’endette à nouveau d’être simple bête

Quand ta folie arrache toute ma vesture et mon chapeau

Ô que tes mains tes mains m’embêtent

C’est le grand cirque qui commence quand tes draps sont chapiteaux

Quand de ta bouche j’entends sourdre aveu n’ayant ni queue ni tête

Soyons coiffé sur le poteau

 

C’est la promesse désirée de l’animal qui se joue l’ange

Je reviendrai je reviendrai chez toi goûter galantes fêtes

Quand l’imbécile perd ses langes

Et t’accorder cette victoire bien parée de ma défaite

Mais qu’espérer sinon dessous ton pont cambré qu’encor se change

Mon flux en secondes muettes.

 

(samedi 31 mars 2007)

 

Art trique

 

J'aime ta géométrie si pratique

Si dénuée de la moindre métrique

Que déboire à ta source caustique

De ton marais détruit moindre moustique

 

Tes fleuves et vallées sont élastiques

Que pour aller de nulle mécanique

N'aie besoin de tes vallées à ta crique

Et je suce ton sang dans ton cri tique

 

Au matin devant miroir tu t'astiques

Car ton pays doit être fantastique

Combien tes forêts sont fantasmatiques

 

Dans ton pré rampe vipère lubrique

Qui se tortille en éclairs électriques

Indécise de grottes excentriques.

 

(mercredi 21 février 2007)

 

Crapauderie

 

Celle d'une Princesse qui ramassa un crapaud. Celui-ci lui dit ; "Je suis un beau Prince charmant victime d'un vilain sort que me jeta l'affreuse sorcière Gérontocratie, et j'exaucerai tous tes vœux pour retrouver mon aguichante physionomie".

- Trois argousins voulurent détrousser belle princesse. A sa demande, le crapaud se transforma en dragon et les brûla.

- Trois malandrins voulurent la trousser. A sa demande, le dragon se transforma en satyre et les pourfendit du trabichou à l'occiput.

- Trois prétendants voulurent l'épouser. A sa demande le satyre se transforma en Prince charmant et les éconduisit.

Ayant retrouvé sa belle figure, par remerciement se mit au service de belle Princesse, tout dévoué à ses désirs.

Elle lui demanda lors de bien veiller sa porte tandis qu'elle recevrait son manant.

Préposé à la bougie, Prince charmant se transforma en pied de grue !

 

(jeudi 30 novembre 2006)

 

Du contentement de soi (interdit à plus de 18 ans)

 

-"Mets-la moi ! Mets-la Moi !" disait-elle excitée.

-"Mais où ça, mais où ça ?" répondait l'abruti.

-"Ne dis pas que tu ne sais où choisir ton nid ?"

-"Où aller ma chérie que je n'ai visité ?"

 

-"Ne dis rien, baise-moi ! Le pied n'est que redite !"

-"Mais enfin, est-ce moi que tu aimes ou ma bite ?"

-"Loge toi ! Car mon cœur et mon cul sont à toi !"

-"Comment faire pour être partout à la fois ?"

 

-"Je t'aimerais multiple et me contenterais

Que tu te promènes de ma bouche à ma raie.

Prend ton temps mon ami, que tu sois bien présent."

 

-"A vouloir te combler, j'en suis évanescent..."

-"Qu'importe que ta tige soit dure ou bien molle,

Je veux qu'à me soumettre elle me rende folle !"

 

(jeudi 30 novembre 2006)

 

Finale intension

 

Je t’apporte le jour d’une nuit allumée (1)

Dit l’amant dont l’orgueil à ta beauté se dore

L’instant se diluera autant que dire encore

L’éternité s’envolera dans la fumée

 

Il n’est qu’un seul instant auquel chacun aspire

De celui-ci dernier qui en suppose un autre

Une île alors s’étend pour demeurer la nôtre

Le battement du cœur du temps reste l’empire

 

Enclos dans cette chambre l’univers s’étreint

Tout devient clair et simple L’évidence enfin

N’est plus à rechercher dans les contours des corps

 

Les rages les désirs n’exigent plus décors

Quand toute poésie se résume à ces dires

Permets que d’un baiser en ta main l’âme expire.

 

(1) Paraphrase du vers de Mallarmé : "Je t'apporte l'enfant d'une nuit d'Idumée" . link  

 

(jeudi 22 juin 2006)

 

Aline baba et les 40 souffleurs

 

Aline était douée pour les jeux de l’amour

Et si jolie sauteuse avait pour cavalier

Celui chanceux connu de toutes pour palier

Plus vite que son ombre à ses désirs du jour

   

Il avait inventé une étrange machine

Qui en un même instant superposait les temps

Et songeait au cadeau caressant son échine

Qu’il pourrait lui offrir lors de ses quarante ans

 

La femme a ses fantasmes qu’elle tait souvent

Elle avait avoué regretter qu’il ne puisse

Autant en haut qu’en bas tant arrière qu’avant

Viser en une fois pour son global délice

 

À son œil de flingueur ses cibles exposées

Il avait disposé dans la chambre des fêtes

Cette machine qui ferait perdre la tête

À celle qui n’avait encore tout osé

 

Il lui banda les yeux doucement la coucha

Son corps était céleste paradis sur Terre

Sa langue l’accueillit dès lors qu’il la toucha

Dans cet aveu si doux qui consiste à se taire

 

Elle aimait ces discours la laissant bouche bée

Ses lèvres se serrèrent quand elle sentit

Sa chaude tubulure entre son cul bombé

Visiter son puit doux et ne s’en repentit

 

Et lorsque sans jamais retirer ses avances

Il s’alla présenter au devant du jardin

Ne croyez pas qu’elle marqua moindre dédain

Ses mains dessus ses reins en accrurent la danse

 

Tenta-t-elle d’ôter ce voile sur ses yeux

Quand elle reconnut son fût entre ses seins

Elle s’abandonna à ce joyeux dessein

Et dans la volupté partit sans dire adieu

 

Mais un colt n’a jamais que six coups à tirer

Aussi appela-t-il ses doubles l’emplacer

Et bien qu’il l’eût souvent honorée enlacée

Sa moelle elle escomptait toute lui soutirer

 

Et de tous ces assauts Aline ressortait

Triomphante toujours Sans jamais de violence

Elle accueillait son mâle et ses multiples lances

Qui sans jamais faillir aux limbes la portaient

 

Le temps vint qu’apaisée le sommeil l’envahit

Ses clones s’estompèrent Ne l’avait trahi

Sa sublime machine Aline en cette orgie

Avait bien dû souffler ses quarante bougies !

 

(jeudi 22 juin 2006)

Arachnophagie

 

Ô tes baisers tes baisers ma douce sur ma veine tendue

Combien de fois me serai-je perdu perdu et retrouvé

Dans le fond de cette grotte saline où j’aurai entendu

La source pousser l’arbre sous le souffle du vent éprouvé

 

Tes démons et mers veillent sous mes mains quand brille la rosée

De tes pleurs de tes joies de tes peurs et de toutes ces folies

Si jolies inaccessible offrande sur ta peau exposée

Qui te parent t’accablent comme dire vois-là dès au lit

 

N’achève pas sur ma faiblesse ainsi qu’une ultime parole

Cette aiguille d’horloge qui pulse au rythme de mes désirs

Garde pour demain ce mot de la faim qui clôt la parabole

 

Car je suis cette araigne petite sur le dos de sa reine

Qui oeuvre sans savoir son soir finir dans le tendre gésir

Quand me comblera ton baiser vorace au terme de ma peine.

   

(vendredi 16 juin 2006)

 

Délicatesse

 

Ah si l’envie de toi ne me tenait si bas

Alors j’échopperais toutes ces blondes gueuses

Mais tu me tiens par ces bijoux ô ma rieuse

Et sûr que c’est sur toi que libido m’abat

 

Ne se tendrait le fier fanion de ma faiblesse

J’épuiserais dame fortune au cabaret

De ma folie Mais je succombe à tes attraits

Quand je poursuis la ronde de tes fières fesses

 

Car je suis ainsi fait que ne penser qu’à ça

Suffit à destiner mes mains et mes baisers

Voici qu’entre tes reins mâle bête passa

 

Crois-tu que j’aime ça ma goule ma divine

Je n’ai guère autre choix que d’ainsi te biaiser

Quand ta langue sermonne ma bassesse alpine.

 

(dimanche 19 février 2006)

 

Sacrifice

 

Des gouttes de sueur sur tes lombes perlaient

Tu les avais cambrés et glissé sous ton ventre

Un coussin aussi doux et soyeux que cet antre

Où se perdrait l’esprit comme larmes de lait

 

Tes longues jambes s’entrouvraient comme théâtre

Lève rideaux et sur ta scène je serais

Ce souffleur indiscret qui souffle sur ton âtre

Silencieuse ma bouche sur ta fesse errait

   

Plus nue que le désert sous la nuit étoilée

Tu attendais que l’égaré trouve oasis

Il demeura longtemps errant dans Césarée  (1)

 

Et quand déshydraté se sut sans méharée

Il rampa longuement vers cette autre forêt

Lui dire ce secret que dure son supplice.

 

 

(1) Paraphrase du vers de Racine : "Je demeurai longtemps errant dans Césarée". link

 

(mardi 21 juin 2005)

 

Surprise

 

Comment résisterais-je à ce jean qui te moule

quand devant moi tu marches d’un air insouciant

Tout vibre en moi face à tes reins qui se déroulent

et que le long fuseau de tes jambes va liant

 

et ma sève et ma moelle au frémir de ta peau

Masquée par le tissu je la sens sur ta cuisse

tendue dense dessous transparents oripeaux

Ô vivement qu’enfin t’éprendre au vif je puisse

 

Voici que derrière ton dos je m’approche

Sur ton cou mes mains glissent puis vers l’arrondi

des épaules s’étendent Ton sein a bondi

quand mes bras t’enserrèrent lointaine et si proche

 

Sous ta nuque si tendre où naissent quelques mèches

mes baisers sautillèrent jusqu’à ton oreille

Tu inclinas ta tête afin que rien n’empêche

ton lobe être calice que butine abeille

 

Toujours me souviendrai-je cet après-midi

à Paris où sur la place de l’opéra

de contempler ta ligne je pris temps tandis

que l’air trembla tandis que ton charme opéra

 

Je tairai les secrets que tu me dévoilas

Il ne sied de narrer toutes ces ciselures

qui laissèrent en moi cette chère brûlure

Dans le puit de l’ennui

dans les déserts d’autrui

ton foyer brûle encore et toujours te vois là.

 

(lundi 02 mai 2005)

 

Carte du tendre

 

Tes yeux sont plus profonds qu’une nuit d’Août,

Tes oreilles sont ces coquillages au fond desquels s’entend le chant des sirènes,

Tes cheveux, ces algues enserrées autour des chevilles de ceux qui entendirent leurs chants,

Ta bouche, celle de l’Oracle annonçant à l’homme qu’il ne mourra sans connaître le jour,

Ta langue roule les baisers comme le tapis dans lequel à César Cléopâtre s’offrit,

Le velours de ta voix berce les étoiles.

Il n’est de musique céleste que ta respiration

Ce souffle où puise vie celui qui ne te connaît encore

Tu marches comme danse la feuille dans le vent

Ton pas est plus léger que le rêve du voyageur

Et la mer imite avec désespoir le balancement de tes hanches.

Comme les planètes autour du soleil

les abeilles autour de la ruche

le sourire des hommes autour de toi gravite,

le désir de toi est une porte ouverte sur l’éternité.

Le soleil n’a d’autre raison de brûler que de révéler ta beauté, astre vivant parmi les astres éteints.

Et s’il fut donné des yeux pour te voir, des oreilles pour t’entendre, des mains pour te toucher, un nez pour te sentir, une bouche pour te goûter, un cerveau pour te penser,

c’est que le terme de l’évolution porte ton nom qui donna raison à l’humanité : Héllene.

 

(mardi 09 novembre 2004)

 

Si belle à ta fenêtre

 

Si belle à ta fenêtre à quoi donc songes-tu

Quand ton corps à demi drapé dans sa vertu

A la chaude lumière expose ses promesses

Dis en tes yeux baissés quels pensers se délaissent

 

Sur ton cou que ta main douce posée ne blesse

De quel toucher futur cherche-t-elle caresse

Et tes yeux sous leurs closes paupières voient-ils

A ton sein ton amant entisser ses sûrs fils

 

Quels rêves insensés sous tes cils se déplissent

Pour qu’advienne une amoure qui soit sans malice

Et demain t’en souvienne ton cœur est calice

 

Quels baisers et quels mots en tes lèvres fermées

Préparent l’aliment pour le plus doux des mets

Belle à l’heure venue seras-tu bien aimée.

 

(09/09/2003)

 

Réminiscence

 

Elle jeta mon coeur au pied de son étoile

Sans que vaine ne fut cette douce prière

Qu'à mes yeux les siens ne fussent la lumière

Quand le ciel de son corps se déparait de voiles

 

Quand je me présentais à l'antre de son ventre

Empli du quotidien d'une vaine fureur

Sa Terre à ma colère entrouvrait sa douceur

Quand ma sève tremblait depuis son épicentre

 

De son jardin d'oubli s'élevait le choral

De tous ces agités en quête d'éternel

Et quand vers son futur se pleuvait mon pluriel

Lors son sein devenait l'ultime astre floral

 

Et je bus à sa source et suivis son filon

Troquant contre mon fiel tout son céleste vin

Mes pas sur son chemin n'avaient plus rien de vain

Qui dansaient à sa voix le chant de la fusion

 

Mais de multiples tours a de secret le vent

Qui égare le sens et la vue bien souvent

Bien avant que mon feu de son âtre ne sorte

Elle dit "c'est assez" et me claqua sa porte

 

Je vois encore de son corps tous ses contours

Mais la mémoire n'autorise aucun retour

Mon coeur Ma vie faut-il donc que je vous censure

D'avoir un temps d'un ange caressé l'épure.

 

(jeudi 04 novembre 2004)

 

Le coucou libertin

 

Toc… toc…toc… Puis-je entrer ?

 

Ô ! pardon mademoiselle… je connaissais votre existence,

 J’ignorais votre éclat !

Ô ! pardon mademoiselle…j’ai du me tromper de porte ?

L’éclat de mon amour ne possède pas votre teint !

… Laissez moi-entrer…

 

Ô ! pardon mademoiselle, je force votre porte,

Ô ! pardon ! vous me faites des excuses ! Ah, vous me mettez à la porte ;

Attendez, ma demoiselle… je suis marchand de violettes,

et vous apporte

en porte à porte

Quelques clochettes de muguet qui sonnent nos Pâques,

Quelques clochettes de muguet, petits vases emplis

 petites vasques emplies,

 débordantes de la rosée de la ville rose….

Je vous offre un peu de vie en rose… de la rosée de vie.

 

Ô ! pardon ma gente amie, de vous avoir grisé le cœur sous la chaleur

 Du soleil de mon midi

 Mais à midi

 Tendre midi

nette, je compte vous conter fleurette

 Et vous vendre mes clochettes.

 Vous avez fermé votre porte

 Et je suis resté de la sorte

 dans votre appartement douillé…

 

Jouons à carnaval - Aimez-vous Verlaine ? J’aime Rimbaud -

Masques et bergamasques !

Mascarade ! Jouons à carnaval !

 

Ô ! pardon mademoiselle,

 je suis entré chez vous sans frapper,

Et de la petite oiselle,

 Le beaux fruit doux et sucré j’ai happé

 Je ne joue ni du happeau

 Ni du pipeau

 Je ne joue que des clochettes

 Que je vends à mes midinettes…

 Mes affaires sont

mauvaises : j’ai perdu une clochette

 et gagné une amourette.

 Et depuis que je perds la tête

 Je m’en vais vers l’horizon, et tête

 De la vie le lait frais de ton sein

 Amourette

 Midinette … qui m’offrit le sien !

 

Je suis entré. Elle a fermé sa porte.

J’ai perdu une clochette et une culotte

 De son appartement

 Tout m’appartient

 Maintenant

 

Mais je lui laisse une petite tire lire lire la lère

 Je tire en l’air

 Une petite tirelire, un petit cochon rose

Un petit cochon rose plein de trésors :

 Mon cœur !

 

Je suis entré

Jamais parti.

 

(1970)

 

Heureux celui

 

Heureux celui qui chaque jour et chaque soir

Peut dans ses bras tenir ce si tendre objet que

Son coeur adore Il est connu que sans histoire

Vivent les gens heureux Heureux soyez doncques

 

Heureux celui qui peut tenir la main baiser

Les yeux manger la bouche en laquelle il respire

Voir ces cieux sans ombrages que d’un geste osé

Il découvre dans celle qui soigne son rire

 

Heureux celui qui peut se perdre en son désert

Et dont la traversée assèche toute soif

Qui peut gravir son sein tant d’envers que d’avers

 

Heureux celui qui peut conjuguer sur le thème

Du silence la paix que règne sur sa coiffe

Le souffle sourd et sûr du soupir d’un je t’aime.

 

(02/09/2003)

 

Du paradis j’ai su

 

Du paradis j’ai su l’indicible houri

Qui longtemps à son sein guilleret me nourrit

Et du haut de ses jambes longues balançaient

Ces deux globes jumeaux sur son pas cadencé

 

J’ai été ce passant hésitant qui ne sait

Où rester où aller de dedans ou dehors

Bien que portes fenêtres ouvertes laissées

A l’avide voleur des décors de son corps

 

J’ai été cette pluie qui ravine le champ

Soc têtu qui retourne et qui creuse la terre

Convaincu qu’à fouiller surgirait le clair chant

Quand la diablesse enfin livrerait ses mystères

 

Conquérante et soumise était loi son caprice

Des secrets de sa chair aie connu les délices

Son sourire et ses yeux suscitaient les supplices

Que son corps réclamait en plaintes non factices

 

Elle fut ces vallons où ru creuse sillon

Avant que dans sa glaise se perde au tréfonds

Elle guida son prince en unique précepte

Quand sa bouche royale couronna mon sceptre

 

Quand ses seins frémissaient sous morsure des dents

Que s’ouvrait sous mes doigts son sadinet fleuri

Et que nous combattions en un rythme obsédant

La chaleur de son corps s’éteignait dans son cri

 

Invaincue au combat elle reprenait lutte

De caresses en coups des plus doux aux plus rudes

Elle était grande reine tant qu’infâme pute

Pas un geste ignoré qui ne nia la prude

 

Du dormir auprès d’elle et du mourir en elle

Quand partir elle dit en raison de distances

Qui de ces corps à corps abaissaient la fréquence

Lorsque je devins feu flamme sans étincelle

 

Je fus laissé comme arbre veuf de ses racines

En autre mort je crus sombrer en mal d’union

Qu’est devenu la rose quêteuse d’épines

Qui m’apprit à aimer jusqu’à la destruction.

 

(13/08/2003)

 

Désir

 

Mon corps est cette antenne qui vibre à son âme

Elle est ce vent qui suit la courbe de l’épaule

Elle est ce feu qui donne teintes à la flamme

Elle est sens pour l’acteur qui répète son rôle

 

Elle est ce vent qui suit la courbe de l’épaule

Pour se perdre et s’enfuir à l’horizon du sein

Elle est ce poids du ciel qui encourbe le saule

Dont ce frémir soumis est l’unique dessein

 

Elle est ce feu qui donne teintes à la flamme

Ma corde vibre à sa guitare au bois précieux

Qu’être au lac barque seule en quête de ses rames

Si venaient ses iris à ne brûler les cieux

 

Elle est sens pour l’acteur qui répète son rôle

Poucet perdu dans la forêt de ses paroles

Son inflexible voix fixe l’axe des pôles

Ses cailloux sont calculs quand son esprit le frôle

 

Mon âme à son pas pulse au rythme de ses reins

Qu’elle marche ou bien dorme elle danse à son souffle

Elle gagne l’azur à l’envol de ses mains

Ces ailes de l’esprit qui le soir m’emmitouflent.

 

(24/09/2003)

 

Mât de cocagne

 

De ces quelques vers audacieux

M’amour au rire malicieux

Nous tirerons le suc des cieux

 

Bien que ces jeux soient délicieux

Pour ceux craignant que d’être vieux

S’avéreront fort dangereux

 

Dépériront tous ces envieux

D’entendre et voir mon ange heureux

Quand il me joint sur notre pieu

 

Aller venir sur son épieu.

 

(2011)

 

Amour fol, amour vache

 

Veux-tu que je te gifle et te fesse, veux-tu,

Ma divine, ma garce, en un mot, que je t’aime ?

Attends-tu que sur toi soit jeté l’anal-thème ?

Epuiser d’un baiser tout mon souffle et me tue ?

 

La douceur la plus rude et la tendresse dure,

Les veux-tu ? Serais-tu, tantôt cet animal

Spirituel, et tantôt fille de nature

Qui dans la joie trouve le mal, joie dans le mal ?

 

Coup droit ou de revers, de face ou de travers,

Quelle es-tu quand approuve à ma perquisition

Ta faible résistance ? Ô franche inquisition !

 

Toujours tu trouveras question à ne répondre

Afin que durent tes étés et mes hivers,

Et qu’en un même enfer nos corps aillent se fondre !

 

(09/11/2011)

 

 

 

La cime altière marrante

  

Ce lieu paisible où niche la palombe

Entre tes seins s’agite, entre tes lombes ;

Petit s’ajuste en visant le milieu

D’enfer, en fer, afin d’ensemencer

Puis, de dépense enfin récompenser

Mon œil hagard sur l’alme de tes yeux.

 

(2012)

 

 

Sospiro

  

Au bois la douce en est allée

Courir la biche et le vent doux

Et sur bruyère s’est couché

D’amant rêveuse aux cheveux roux

 

Au bois le bel est attardé

La bise chante à son oreille

Que beau visage non  fardé

Sur son chemin le guette et veille

 

Le temps n’est plus attente vaine

Le sable instant est en suspens

Ne coule plus l’eau de fontaine

 

Ô doux baisers Claire insouciance

Le fruit croqué ne se défend

Dans le soupir de deux enfants.

 

 

(4 décembre 2011)

 

L'autre

 

Un seul gène suffit pour que l’architecture

Donne au jour théâtral la somptueuse nuit,

Et son âme et son corps sont tout astre qui luit,

Car sa peau du céleste en trame la texture.

 

Son geste et son soupir résument la nature ;

Sa corbeille contient l’arbre autant que le fruit ;

Se déploie dans son œil l’émergence sans bruit,

Recelant l’univers que sa présence obture.

 

Sa symphonie s’épand sans nul atermoiement,

Et s’il est un projet à ce long déploiement,

Elle en fut le motif, elle en fut son audace.

 

Elle est la courbe, elle est le faste, où mon œil fuit,

Car si j’aime la femme, est-ce donc pour sa grâce ?

Pour tout cela qu’elle est, qu’à jamais je ne suis.

 

(samedi 24 novembre 2007)

 

 

Nuée

 

Voici maintes saisons enfuies à te chercher,

Les neiges suie sont devenues et les printemps sont émoussés,

L’août brûlera le sable vain.

Combien de feuilles rousses reste-t-il pour encroiser la fuite d’une étoile ?

Combien d’arbres sacrifiés au feu de noms devenus cendres ?

Combien d’arbres sacrifiés au gel d’un idéal désir chaque jour plus restreint ?

Du brasier initial reste une braise vive,

J’ai déjà trop brûlé de feuillets la blancheur…

Mon cœur ne saura plus offrir de page vierge,

Pourtant, sans que soit su le lieu d’inséminence,

Du roc ancien jaillit la source jouvencelle.

Tant que tu battras, mon cœur ! Tant que tu battras,

Le sauras-tu pour quoi ? Le sauras-tu pour qui ?

Aplatir sur le plan du papier l’ignorance de ton espoir

Avoue le vortex abyssal qui te précède,

De ce qui trop vif t’échappa, la rigidité minérale.

Pourrai-je dire un jour, à l’aube de ma nuit,

La plénitude et la douceur de ce frémir définitif

Qui bourgeonne et s’éclôt dans le silence d’un baiser ?

D’un enfant, d’un rêveur, qui n’eût temps de grandir,

Reçois, Azur ! sur la portée du vent,

Ce dessin d’eau, dessein sans fin, graphe indicible,

Ce mot que je n’aurai ni dessiné ni dit :

Cette couronne de mes lèvres qui t’attendent.

 

(mardi 23 janvier 2007) 

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10 novembre 2012 6 10 /11 /novembre /2012 18:03

11870210-sculptures-de-couples-amoureux-illustrant-le-kama-.jpg  

Je suis souvent déçu par la poésie dite érotique écrite par les hommes, résumée qu’elle est à de la description rimée. Suffirait-il d’employer quelques mots crus connus de tous pour que soudain vivent le charme et l’excitation, plutôt que l’éveil du désir ? Les femmes sont plus habiles à créer une ambiance érotique tout en sachant appeler un chat un chat, car elles n’oublient pas de lier au charnel ce à quoi répond Eros, le défi que face à la mort le corps relève, comme un feu d’artifices jeté à la face du ciel, tandis que les hommes en restent à la contemplation de leur puissance fléchissante. Fort heureusement certains, comme Pierre Louÿs, cultivèrent gaillardement l'humour link, tandis que Guillaume Apollinaire se rua dans le burlesque link, et que Jean de La Fontaine ne se contenta pas d'écrire des fables pour écoliers... link. Sous les doigts féminins, le trivial devient subtil, et vient l’ivresse de ce moment où la mortalité s’oublie. Je prendrai pour exemples Renée Vivien link et Mireille Sorgue link. Rire, sourire, désir, plaisir, délire, défi, audace, fantasme, provocation, tendresse, délicatesse et fougue,  doivent habiller ce moment où notre animalité se libère et s’exprime dans l’ignorance de toute faute inventée, un moment de joie nue, d’abandon à ce que l’on est et d’en rire, quand on s’adonne l’un à l’autre.

Ne pas se priver de lire l'Aphrodite de Pierre Louÿs. link

 

Rêverie secrète

 

Belle endormie, de quoi rêves-tu, qu’attends-tu ?

Perverse, ignores-tu dévoiler à mes yeux

Ce corps nu somptueux aux parcours délicieux…

Mais tu dors, inconsciente à mes fantasmes tus.

 

Oh ! À te voir ainsi exposée, qui croirait

A ta feinte innocence ? Effarouchée ? Surprise ?

De quels baisers, de quelles mains, de quelle prise,

Tes songes sont peuplés que dire n’oserais ?

 

Monts et vallées, ruisseaux, forêts, grottes secrètes !

Et la senteur subtile où source mon ivresse,

Voici les pièges doux que ton sommeil décrète !

Tandis que contre toi lentement je me couche,

Ne verrais-je un sourire briller sur ta bouche ?

Tandis que ton cœur s’ouvre à profonde caresse…

 

(jeudi 13 janvier 2011)

 

Soirée au théâtre

 

Impossible en ces lieux de céder à tes yeux

Aguicheurs, à ta bouche, à tes lèvres gourmandes

Que ta langue furtive, en aveu tendancieux,

Humecte afin que mes désirs vers toi se tendent.

 

En ce théâtre il me faudra languir, souffrir

Trois heures la tirade en laquelle l’amante

Et l’amant ne pourront de leur mal se guérir.

Attendre ! Attendre enfin du rideau la descente !

 

Dans mes jambes, mes bras, mes reins, la séminale

Ardeur fourmille en vain, contrainte à rétention

Tandis qu’en mon esprit, chevauchée infernale !

 

Torrentielle fureur ! Sous la vive attention

De ta main sur mon genou augmentent, s’endiguent ;

Sur ma cuisse soudain, tes doigts dansent la gigue…

 

(lundi 24 janvier 2011)

 

Eternel féminin

 

De multiples atouts, ou de multiples pièges,

La femme sait user pour attirer le fauve

Qui, brave bête, bave et ne lâche son siège,

De crainte que sa proie vers un autre se sauve.

 

Est bien fini le temps des femmes sans désir

Ni fantasmes ! Tant mieux ! Qui s’en plaindrait ? Pas moi !

Et je me nomme chance qu’elle sait saisir…

Convoité, rien autant ne me met en émoi !

 

Et si le tout est plus que somme des parties,

Que d’horizons nouveaux à nos appétits s’ouvrent…

Qui mieux possède ce savoir des réparties ?

 

Missionnaire au placard ! Avec un peu d’adresse,

Les plaisirs interdits à nos goûts se découvrent,

Et qu’importent les cons, dès lors qu’on a les fesses !

 

 

Paraphrase du vers de Musset « Qu’importe le flacon pourvu qu’on ait l’ivresse ». 

 

(mardi 25 janvier 2011)

 

Jardinage

 

Tu m’avais deviné approcher dans ton dos

Pour te dire combien ta chair m’avait manqué,

Qu’un jour vivre hors de toi serait trop lourd fardeau

Si du soir n’espérais de ton corps le banquet.

 

Accoudée au comptoir de ce bar, reins creusés,

Tu tendais, dans ton jean enserré, ton cul rond.

Quand tes fesses roulèrent, mes sens embraisés

Surent combien ta nuit envisageait l’affront.

 

Que ton panier fut bien garni je promettais,

En veillant que ta danse ne rompe la digue.

Promettre suffit-il ? dit ta main qui tâtait.

 

« Il n’est de fleurs de mes jardins que ton abeille

Ne butine » dit-elle, « et plante sans fatigue !

Pourvu que j’aie les fruits, qu’importe la corbeille… »

 

Paraphrase du vers de Musset « Qu’importe le flacon pourvu qu’on ait l’ivresse ».

 

(jeudi 27 janvier 2011)

 

Propos de demoiselle

Pastiche de « Green » de Verlaine. link

 

« Voici tes fruits, ma fleur, et j’effeuille ta branche

Et puis voici mon cul, qui ne bat que pour vous.

Vas-y ! Déchire-le, en me tenant les hanches,

Que le bas de mon dos à ta bite soit doux !

 

Je veux mon corps couvert encor de ta rosée

Que ton sexe en ta main a giclé sur mon front.

Et ma peau sans fatigue à ton œil exposée

Attend ces ruts brutaux qui la délasseront.

 

Et sur ton vit vaillant laisse rouler ma tête

Toute sonore encor de tes ardents baisers ;

Laisse-la savourer ta vigueur qui tempête,

Que je goûte à ce feu qu’en moi vous déposez. »

 

(lundi 31 janvier 2011)

 

Discours

 

Pour convaincre, il faut tenir la distance,

Souple pour s’adapter, en restant ferme

Sur son objectif. La juste cadence

Doit être maintenue jusqu’à son terme.

 

Savoir respirer retient la substance

Qui se cumule jusqu’à ce que germe

La fleur de l’esprit à l’ultime instance :

Car la pensée flotte à raz d’épiderme.

 

L’attentive attend le propos qui tarde ;

Tout n’est que masque en les humains rapports :

Il sera l’onguent dont elle se farde.

 

Que de secrets dans le bâton d’Euclide !

Se peut-il qu’un jour, enfin il soit vide ?

N’assure plus son amoureux transport ?

 

(mardi 22 février 2011)

 

Nuits

 

Malgré toutes ces nuits, tous ces jours, loin de toi

Vécus, je rêve encor de ton corps, de ta peau,

De tes jambes, tes bras, me couvrant comme un toit,

Lors que ma vie n’est plus qu’un triste et las tripot.

 

J’aurais voulu ne pas me réveiller, sentir

Encore ton parfum m’infliger son ivresse,

Et voir sur ton satin la lumière s’enfuir,

Avec elle vibrer quand son flot te caresse.

 

Je sais que d’autres nuits tu viendras m’habiter,

Que je peux m’endormir espérant ta visite ;

Et dans ton souvenir, je sombre m’abriter.

 

Ici, tout se défait, chaque chose se quitte ;

Mais je sais qu’une nuit, le rêve viendra

Que je demeurerai sans éveil dans tes bras.

 

(samedi 19 mars 2011)

 

Le divan

 

Ton corps est un divan aux formes capricieuses

Sur lequel ton amant ne trouve le sommeil

Il s’enivre au parfum de liqueurs capiteuses

Ébloui par l’éclat que dardent tes soleils

 

Se dessinent les lignes par monts et par vals

Qui roulent son désir vers ta source abondante

Il ne souhaite péniche échapper au canal

Que tes berges jumelles suivent descendantes

 

Car en ton paysage charmant tout est double

Et même l’est deux fois Quand lascive tu tournes

Offrant après le Ying le Yang caché qui trouble

 

Après s’être oublié au frais de tes doux seins

Par ta croupe affolé son esprit se détourne

Il ne sait plus arder son cœur sur quels coussins.

 

(vendredi 06 juillet 2012)

 

L’Irrencontrée

 

Me pénètre souvent ce cauchemar étrange

D’une que je connais et qui peuple mes nuits

Agrémente ma vie tout autant la dérange

Qui s’en vient et s’en va turbulence sans bruits

 

Sont multiples ses yeux sa voix et ses cheveux

Brune ou blonde qu’en sais-je Elle immisce artifice

Sa diversité est telle que je la veux

Son caprice est ma loi sa feinte mon délice

 

Frivole amante qui jamais à demi s’offre

Totalement présente au geste et au baiser

Inestimable bien que n’enferme aucun coffre

 

Enchanteresse vive autant que raison sûre

Combien le quotidien devient à vivre aisé

Lorsque ton feu follet m’apaise et me rassure.

 

(lundi 02 avril 2012)

 

La vive gourgandine

 

Ô la vive gourgandine

 Qui devant moi se dandine

 

 Qui ne placerait son fer

 En l’âtre où brûle son feu

 De ses seize ans qu’il est fier

 Que vite en serait son feu

 

 Ô la vive gourgandine

 Qui devant moi se dandine

 

 Elle sait suivi son fil

 Par la source à quelle boire

 Car à vivre sans péril

 N’est vraiment aucune gloire

 

 Ô la vive gourgandine

 Qui devant moi se dandine

 

 Et si le désir s’accroît

 Lorsque l’effet se recule

 De ce qu’encore elle croit

 En sera le véhicule

 

 Ô la vive gourgandine

 Qui devant moi se dandine

 

 Dès qu’après avoir goûté

 A la baguette magique

 Dès lors sera chaloupé

 En connaissant la musique

 

 Ô la vive gourgandine

 Qui devant moi se dandine

 

 S’il a su le vif andante

 Qui rend la flamme à la braise

 Fit de pucelle une amante

 Sera d’amour catachrèse

 

 Ô la vive gourgandine

 Qui devant moi se dandine

 

 Tu sauras la farandole

 De la liane qui ondule

 Quand au gré de la gondole

 L’eau berce le tentacule

 

 Ô la vive gourgandine

 Qui devant moi se dandine

 

 Savoureux sont les délices

 Par ces sinueuses lignes

 Promis et doux les sévices

 Dont elles s’affirment dignes.

 

 Ô la vive gourgandine

 Qui devant moi se dandine

 

(mercredi 27 avril 2011)

 

Amour physique !

 

Pour autant rayonner, combien bois-tu d'Ampères ?

Entre nous, règne un gouffre de plusieurs Volts;

Pour te garder, il me fallut pratiquer volte

Face sans, pour autant, me comporter en père...

 

Tu sus magnétiser, sans savoir Faraday,

Illuminer mes jours comme un vrai phare a day,

Tandis que j'admirais ton blanc, vif et cou long

Qui se chargeait d'amour, d'insécables Coulombs.

 

Forte en mon champ, tu investis toute la place,

Substituée au Dieu que rejeta Laplace;

Mon inertie plia sous tes légers Newtons. (1)  

 

Varia ta constance, ainsi que veut Lagrange,

Bien que je prisse joie de serrer ton nœud, ton

Anneau borroméen égaré dans la grange.

 

(1) L'unité de force est le Newton qui doit, en tant que telle, se prononcer « neuton »

                                 

(vendredi 29 août 2008)

 

L’attente

 

Assis à son bureau et fumant son cigare

Il contemple l’écran en quête d’un éclat

D’une surprise qui viendrait sans crier gare

Et donnerait relief à son univers plat

 

Son doigt subtil léger sur le clavier s’égare

Quel met sa main pour son esprit saura le plat

Agrémenter d’un parfum doux subtil et rare

Cependant que son vers s’infléchit au méplat

 

La fenêtre est ouverte et le chat se promène

Tandis que du CD s’élève la rengaine

Du chorus de Jephta que Handel composa

 

Soirée si douce ne saurait au devant d’elle

Annoncer une nuit que plaisance arrosa

Viendra-t-elle chez moi la dive demoiselle.

 

(samedi 19 juillet 2008)

 

Tes yeux

 

Et voici que mes vers ne sont plus inspirés

L’ont-ils jamais été Car il me faut la nuit

Pour que soit dévoilée et se brise l’ennui

Cette tapisserie d’infinis désirés

 

Quand le soleil s’éteint alors surgit le ciel

Aux multiples regards qui se pointent vers nous

Le présent se défait l’avenir se dénoue

Et l’homme n’est plus seul face au vaste essentiel

 

Je ne suis pas Caïn pleurant au fond du trou

Je contemple la nue et son léger froufrou

Qui brille en ton iris comme autant de paillettes

 

Et je plonge en tes yeux et me noie en leur eau

J’en reviens vers l’enfant vers la source zéro

Avant que dans l’azur ne sois à nouveau miette.

 

(vendredi 04 juillet 2008)

  

Ce sot d'homme

 

N’aurais-je tant vécu que pour conter sornette ?

Ne pas d’amour parler mais de ma bistouquette ?

Que dire de ses yeux, qui m’avaient convaincu,

Obsédé que j’étais du frémir de son cul ?

 

Car elle l’avait beau et vaillant, la coquine !

Et d’un seul clin de rein, savait darder ma pine,

Que ce soit dans la chambre ou bien en promenade,

Et chacun, pour sa part, songeait à l’estocade.

 

Souvent, je la laissais devant déambuler,

Tandis qu’en son étroit mon oiseau fabulait.

N’allez croire que j’eus de pensées grossières,

Comment oser penser quand valse son derrière ?

 

En jupe étroite ou jean serré, il promettait

Ce qu’il saurait si bien tenir… Moi, je mâtais !

Qu’il me piégeait dans le déduit de ses délices

Si bien avant que je ne m’use à son service,

 

Je le savais, et me laissais tirer par lui.

Mon sabre en son fourreau n’avait encore luit,

Mais sa cambrure répondait, dure et sereine,

A la sienne, caprice et joug de souveraine.

 

Elle aimait, belle garce, en son for intérieur,

Sentir glisser la lame où se perd la vigueur,

Sachant jouer la hanche vive qui déboîte,

Surtout quand l’invité choisit la porte étroite.

 

(jeudi 19 juin 2008)

  

La courre

 

Ô viens ma fleur que je te déshabille

Laisse moi découvrir la profonde vallée

Qu entre tes reins nul glacier ne creusa

Laisse moi parcourir ces sentes sur tes seins

Qu'aucun souffle jamais n éroda

Ô viens ma parure au ciel décoiffée

Quelle forêt jamais ne sut mieux vaincre mes incendies

Laisse moi me noyer dans le flot de ta voix

Étouffer sous le poids de ce marbre

Où taillés furent par la main sûre des ères

Le galbe de tes lombes l'arrondi de ta hanche

S'il est un qui un jour rechercha le parfait

Cette idée vers laquelle il faut tendre

Cette ombre à la paroi de la caverne

Qui dicte à la raison tout le frémir des sens

S'il est un duquel tout autre procède

Je sais pour l'avoir dessiné

Guidé par la ligne que propose ton corps

Qu'il n est de poésie qu'il n'est géométrie

Hors cette foule d'assertions

Qu'offre à mes yeux à mes mains

L'unité de ta diversité

Que laisse ta rivière au lit que longtemps elle creusa

Le limon des temps futurs l'empreinte des montagnes l'éternité des océans

Dans la nuit de tes yeux le ciel se découvrit et s'étira à ta semblance

Et quand tu vis notre frayeur face à ton immensité

Pour ménager l'enfant craignant croquemitaine

Tu couvris ton azur de la buée de ton regard ô ces nuages qui s'épandent

Je ne connais d'autre orage que clignement de tes paupières

Je ne connais d'autre fureur que le frémir de ta peau

Et ne crains autre absence que celle du silence quand tu t'effaces

Indépendante insolente incessante primesautière

Car ton vouloir est fantaisie tel un soupir de lassitude et de patience

Et tu meubles la durée d'un haussement d'épaules quand tu te tournes en ton lit

L'étendue naît de ton corps prélassé sur les draps

Et tu donnes à l'espace matière de ta seule substance

Laisse moi laisse moi découvrir d'où surgissent les flots et les bois tes zéphyrs

Laisse moi te dévêtir ôter ces voiles qui masquent mon dépérir

Tu ne sais rien de ce pouvoir dont tu abuses du fait seul que tu sois

Et je suis condamné à demeurer hors de toi quoique je puisse

Malgré tous mes énervements malgré tous mes échauffements

C'est Sisyphe condamné à rouler son désespoir sur le flanc des vanités

C'est Prométhée qui offre son foie aux caprices de tes jeux

C'est cette bête cornue qui jamais dans son dédale ne vit ton fil libérateur

Laisse moi rêver croire espérer qu'un jour je trouverai la fin de mes désirs

Laisse moi ma nuit mon aube mon Atlantide solitude mon sable ma pluie

Laisse moi durer encore un peu auprès de toi

Comme caillou convoite la terre

Comme lumière envahit l'atmosphère

Comme l'oiseau caresse les vents

Laisse moi passer ride timide sur le battement de ton lac

Que sais-je d'autre qu être Poucet perdu dans ta forêt

Qui fuit en empochant ses cailloux cet ogre qui le suit son ombre

Car je suis si petit insignifiant ridicule devant ton nom qui m'échappe

Donne moi le baptême d'un baiser

Que je sache où je suis

D'aussi près de toi infiniment éloigné

J'ai si peu à attendre que c'est déjà trop pour ce cœur effrayé

Le pilori de tes pupilles retient ma chute dans le vide

Ce sûr supplice de ma certitude d'être

Cette joie meurtrière d'approcher de toi mon origine ma fin

Aimer n'est qu'apprendre à boire son propre poison

Découvrir la saveur du Styx délectable

Et j'ai appris à tes baisers toujours cédés jamais donnés

À suivre vers ta bouche le chemin de désespérance

Laisse moi jusqu à ce jour où je pourrai

Où je pourrai enfin

Enfin te laisser

Ce jour enfin

Où je pourrai

Où je pourrai enfin

Te rencontrer

Déshabillée.

 

(dimanche 09 décembre 2007)

 

Le secret de Miranda

 

Elle était belle Miranda ! Quel était son secret ?

Chaque matin, elle s’allait sur la plage baigner…

Je prenais du repos dans un hôtel saisonnier,

Et je voyais en sa ballade un usage sacré.

 

Jamais je n’eus l’audace, en grand timide que j’étais,

De l’aborder, l’interroger, sur le motif étrange

Qui l’animait. Elle passait, et son visage d’ange

Semblait rayonner bien plus fort que les feux de l’été.

 

Décidé un matin de rompre le mystère, de loin je la suivis.

Dévoilée sur la plage, étendue, belle insouciante

Lisait. Caché par une dune, j’observais, luisante,

Sa peau se tendre et se gonfler du frémir de sa vie.

   

Tout était calme et silencieux, qu’allait-il advenir ?

Des hommes s’approchaient, deux amis devisant. Aucun

Ne fut surpris là de trouver la lectrice. Quelqu’un

Aurait-il pu, sans avertir, dans ce tableau surgir ?

 

En ce qui s’ensuivit, rien ne vint troubler la paix.

Sûrs d’eux, habitués, me sembla-t-il, à ce manège,

Voici qu’ils approchèrent, aussi légers qu’un arpège.

Pourquoi eus-je impression que le ciel devint épais ?

 

L’un d’eux s’agenouilla juste au dessus de son visage,

Et l’autre se glissa entre ses jambes qui s’ouvrirent.

Juste régnait comme l’accueil d’un baiser qui expire ;

Les gestes et le rythme s’accordaient au paysage.

 

Je restais là à contempler et son ventre onduler

Et sa bouche cercler le membre chaud et dur et tendre,

Jusqu’à ce que le chant de l’abandon se fit entendre.

Ce jour, j’appris qu’amour a nombre accords à moduler.

 

Quand ses amants partirent où la morale régnait,

Son livre entre ses mains se dressait, sans aucun regrets.

Elle était belle Miranda ! Quel était son secret ?

Chaque matin, elle s’allait sur la plage baigner…

 

(lundi 06 août 2007)

 

Prim'amore

 

Enfant, je m’enflammais pour les feux d’une femme,

Qui brûlait mon désir de grandir jusqu’à elle.

Elle avait la chair blanche de celle où se pâment,

L’innocence animale et sa vive étincelle.

 

Sa fragrance de lait chatouillait mes narines

Et je croyais goûter, en mon sang qui s’éveille,

L’essence des abysses, ses humeurs marines,

Tandis que dessinait sa bouche des merveilles !

 

En novice appliqué, j’usais de l’âge tendre

Pour fendre ses récifs et leurs nouveaux ajours ;

Pour baller en ses eaux, elle fût mon scaphandre…

 

Dame ! Aujourd’hui vieille qui me fit tant rêver !

Plus proche désormais de la nuit que du jour,

Que le grain a germé, sache ! et le blé levé.

 

(vendredi 20 juillet 2007)

 

Conter fleurette (sonnet champêtre)

 

Maître vacher aimait Fleurette belle vache ;

Il la menait au pré brouter les herbes tendres.

Mais d’el Toro le fier, de sombre rutilance,

De rude étreinte Fleur rêvait, aimait entendre

 

Les chauds mugissements emplis d’outrecuidances !

Ô combien ses grands yeux d’ébats fous sous pommier

Rêvaient ! Combien le gazon serait doux sommier !

Maître vacher lui déclamait ses beaux sonnets,

 

Ventant au vent la grâce des bijoux bovins…

Mais Fleur, nonchalamment, de sa queue chassait mouches…

« Que pour ses cornes tu n’as d’yeux ! » vacher convint,

 

« Que t’importent les fleurs qui sortent de ma bouche ! »

Vacher admit qu’esprit à Fleur ne fut donné,

Qui meugla : « Vieux con ! quand est-ce que tu me lâches ! »

 

Morale :

Quand on est un vacher et qu’on n’a qu’une vache

Mieux vaut compter ses sous que solde de ses fleurs

Car la vache à tout Buffalo soudain s’attache

Et nul stradivarius ne sèchera vos pleurs.

 

(lundi 16 avril 2007)

 

 

Marelle

 

Quand je serai bien vieux sans aucune chandelle

Je rêverai encore encore aux toutes belles

En souhaitant de croiser au coin d’une ruelle

Une verte mémé pour sauter à marelle

 

Je lui dirai Ma chère allons au dernier saut

En cet endroit si doux en cet endroit si chaud

Garder notre secret tout en catimini

Dans cette chambre ouverte dite paradis

 

Et voyez ma belle âme à travers mes paupières

Mon regard dans vos yeux se détourner d’hier

Que si tremble ma main de nerf ce n’est faiblesse

 

C’est que tout simplement elle tire la laisse

Qui tient mon cœur au bout qui s’emballe pour vous

Et vous soit souffle mon baiser qui se dévoue.

 

(08/09/2003)

 

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"Un chant d’amour est-il autre chose que du vent ?" (Les sept couleurs du vent) 
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