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29 mars 2013 5 29 /03 /mars /2013 17:40

Musique Grèce AntiqueVoici réunis pour la première fois les rares fragments musicaux à nous être parvenus de la Grèce Antique, auxquels nous avons ajouté le seul qui ait été conservé de ma Rome Impériale, à savoir quatre œuvres mutilées d’une œuvre de Terence. C’est comme s’il ne restait de l’Acropole d’Athènes que quelques débris de colonnes épars et une paire de chapiteaux détruits. En effet, si en architecture et en littérature d’admirables preuves attestent de la culture hellénique, il ne reste de la musique, dont la pratique était en Grèce une véritable institution, que ces fragments épars qui ont miraculeusement survécu sur quelques papyrus et marbres ainsi que dans documents ultérieurs, copiés au Moyen Age, à la Renaissance et à l’époque baroque. Nous les avons inclus dans ce disque pour leur rendre toute la valeur qu’ils méritent, malgré le discrédit de certains musicologues qui les ont qualifiés d’apocryphes. Voici donc le panorama de ce qui de la musique que l’on pratiquait à chaque occasion, qui était partie intégrante de la vie quotidienne de la Grèce Antique.

 

Heureusement, la théorie musicale n’a pas subi le même sort. De nombreux traités en grec, latin ou arabe nous sont parvenus qui, mêlés à l’étude d’autres matières, se sont intégrés dans la culture de tous les peuples occidentaux, héritiers de la connaissance hellénique. La musique grecque utilisait deux systèmes de notation : la notation instrumentale, dérivée probablement d’un alphabet archaïque et qui comprenait quinze signes distincts, et la notation vocale, qui comprenait vingt-quatre lettres de l’alphabet ionique. Ces deux types de notations s’employaient indifféremment, comme en témoignent les Hymnes delphiques et l’Ode pythique de Pindare. Cette dernière nous est parvenue grâce à Attanasius Kircher qui l’étudia et transcrivit au XVIIè siècle. En ce qui concerne le rythme, il est bien rare qu’il soit indiqué graphiquement comme c’est le cas sur l’Epitaphe de Seikilos et pour quelques anonymes de Bellermann. Nous les dégageons donc des textes mêmes. Avec ce disque, nous ne prétendons pas faire une simple compilation de ce qui a été conservé de la musique hellénique ; nous ne tentons pas davantage de disséquer un document archéologiquement froid et distant. C’est plutôt l’expression personnelle d’un sentiment profondément douloureux d’une perte irrémédiable.

 

J’ai reconstruit ce que j’ai pu des instruments grecs anciens : lyres, aulos, kithares et même l’orgue hydraulique. On les trouve reproduits par centaines, preuve supplémentaire de la présence prépondérante de la musique dans la société grecque, sur des documents très divers – vases, sculptures, bas-reliefs et peintures – dans les différentes scènes de la vie. L’étude de la théorie et de tout ce qui touche à l’art musical grec nous a conduit à la conclusion que pour restituer toute sa valeur à la musique, il ne convenait pas de la traiter comme un élément archéologique que l’on peut reconstituer avec plus ou moins de fidélité,  mais qu’il fallait essentiellement lui insuffler une vie nouvelle à travers notre propre esprit.

 

Avant de faire résonner la première note du papyrus d’Euripide, nous avons commencé l’enregistrement par une explosion sonore qui, à la manière des « Anakrousis » ou préludes, recrée le silence nécessaire pour entrer en contact avec une musique aussi lointaine et inédite. Puis nous avons traité de diverses façons les nombreuses lacunes qui existent dans les fragments de papyrus ou les éclats de marbres gravés : soit en les respectant par un silence tonal, comme un restaure une peinture ou une sculpture avec du ciment neutre, soit, quand la ligne mélodique pouvait se marier avec celle du fragment suivant, en les restaurant « antiarchéologiquement » - en les colorant consciemment avec un peu, mais avec trop d’imagination – soit en remplissant le vide irréparable de sons, de bruits, d’accords errants, douloureux et parfaitement dissonants, comme c’est le cas pour le papyrus d’Oslo. Pour finir, un rythme créto-péonique avec un « tempo » progressivement accéléré nous mène à l’Epilogue-Catastrophe, en méditant sur le double sens du mot « catastrophe » : celui du chaos et du désastre que nous employons couramment et celui qu’il a en acception musicale, à savoir le retour au point de repos et à l’équilibre axial d’une corde de lyre après qu’elle a vibré.

 

Gregorio Paniagua – tarduction Michèle Senmet

 

·       Anakrousis. Orestes Stasimo

·       Fragments instrumentaux de Contrapollinopolis

·       1er Hymne Delphique à Apollon

·       Plainte de Tecmesa

·       Papyrus Wien 29825 –G 13763/1494

·       Hymne au Soleil

·       Hymne à la Muse

·       Hymne à Némésis

·       Papyrus Michigan

·       Aenaoi Nefelai

·       Epitaphe de Seikilos

·       Pean. Papyrus Berlin 6870

·       Anonymi Bellermann

·       1er Ode Pyhtique

·       Papyrus Oxyrhynchus 2436

·       Hymne Chrétienne d’ Oxyrhynchus

·       Homero Hymnus

·       Papyrus Zenon. Cairo fragment

·       Terencio. Hecyra 861

·       Poem. Mor 1, 11f. Migne 37, 523

·       2e Hymne Delphique à Apollon

·       papyrus Oslo A/B Epilogos-Katastrophe

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"Un chant d’amour est-il autre chose que du vent ?" (Les sept couleurs du vent) 
"Le chemin des cœurs n'a que les détours qu'on lui oppose" (Aubertin d'Avalon)  - Bernard Tirtiaux - 
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