Publication de « Le Chant de Marie » chez EdiLivre, le 29/07/2013.
100 pages
Format : 134 x 204
ISBN : 9782332586346
Prix : 12.00 €
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Né à Toulouse en 1952, l’auteur écrit son premier poème en 62. Il rencontre vraiment la poésie à l’âge de 13 ans, en lisant un recueil de Mallarmé auquel il ne comprend rien, mais sous le charme duquel il s’étonne de tomber. Il découvre ainsi que la puissance poétique réside dans l’envoûtement occasionné par le rythme et les sons, et non par une quelconque vertu analytique : la poésie court-circuite la raison. Il écrit selon son humeur du moment, privilégiant les formes courtes telles que le sonnet par goût de la concision. Son attention porte non tant sur les conventions classiques que sur le rythme : le mâchage des sons. Le poème doit être dit, non pas vu. Ayant suivi une double formation d’ingénieur physicien et électronicien, il exercera l'informatique.
L'année de la sortie du film de David Lean « Le Docteur Jivago », l'auteur lit ce roman de Pasternak et rencontre Lara en même temps que Marie.
« Les histoires d’amour finissent mal ! » chantaient les Rita Mitsouko, que « Le Chant de Marie » confirme. Fatalité ? Non. Il se trouve que ce fut le cas. Deux phases donc : le « Chant », promesse d’un miracle, suivi de son avortement « de profundis clamavi ». La chronologie des poèmes restitue cette parabole. De plus, ce « Chant » relate une boucle temporelle, quand Youri retrouve Lara quarante deux ans plus tard.
Passion opposée à la peur d’aimer, transport par un désir non réduit à la consommation d’autrui, privilèges de la génération de l’auteur : la jeunesse du cœur transcende celle des artères !
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Le facteur de Marie
J’aimerais composer, fidèle à ton visage,
Un sonnet qui serait le plus riche et plus beau ;
Ton sourire et tes yeux traverseraient les âges,
Et qui dirait ton nom poserait son fardeau.
Tu serais reconnue, je serais oublié :
Qu’importe le facteur tant que l’oeuvre demeure.
Je veux bien exister, comme une ombre liée
A l’aiguille solaire, autant que tourne l’heure.
A te bien présenter serait réduit mon rôle,
Tant il est vrai que l’art précède moindre geste,
Que la lime posée doit s’effacer le drôle.
Et s’il est une chose qu’ici de moi reste,
Je voudrais que ce soit, la danse de ta marche,
Et ce fleuve d’espoir qui coule sous ton arche.
Mirage
C’est un lac blanc d’écume où gît son cœur noyé
Il aurait traversé pour rejoindre son île
Les traîtres océans aux courants versatiles
Vers l’Ondine au rocher le souffle l’envoyait
En vain aurait tenté de course dévoyer
La sirène charmeuse et au chant si futile
Que nul lien au grand mât n’aurait été utile
Est-ce Evienne aux yeux clairs que son rêve choyait
Ou Morgane endormeuse en sa grotte sournoise
De sa parole il but le philtre et dans son œil
Vit l’horizon s’ouvrir du ciel à l’ample toise
Il n’est de jour sans nuit Il n’est de joie sans deuil
L’écume s’évapore et son frêle esquif erre
De brisants en brisants vers une absente terre.
Musique et chant : Jean Marie Djebidjian