de l’accueil qui n’en finit pas
C’est qu’il me faut bien de l’ampleur pour présenter ta transe en danse
Résisterai-je à tes reins roux à tes seins doux à tes mains sûres
Rêves ne sont ceux de l’enfance
Quand mon désir en ton élan découvre toute sa mesure
Je n’ose alors plus affirmer que mon cerveau égaré pense
Débilité de l’âme mûre
Tu sais comment de tes lueurs et de tes ombres sur ta peau
Diminuer ma résistance et augmenter ma déliance
Vibrent le fifre et le pipeau
Tu en joueras de tes dix doigts en dispensant ta bienfaisance
Selon l’humeur et le caprice d’une qui sans oripeaux
M’inflige las neuve créance
Et je succombe et je m’endette à nouveau d’être simple bête
Quand ta folie arrache toute ma vesture et mon chapeau
Ô que tes mains tes mains m’embêtent
C’est le grand cirque qui commence quand tes draps sont chapiteaux
Quand de ta bouche j’entends sourdre aveu n’ayant ni queue ni tête
Soyons coiffé sur le poteau
C’est la promesse désirée de l’animal qui se joue l’ange
Je reviendrai je reviendrai chez toi goûter galantes fêtes
Quand l’imbécile perd ses langes
Et t’accorder cette victoire bien parée de ma défaite
Mais qu’espérer sinon dessous ton pont cambré qu’encor se change
Mon flux en secondes muettes.
(samedi 31 mars 2007)
Art trique
J'aime ta géométrie si pratique
Si dénuée de la moindre métrique
Que déboire à ta source caustique
De ton marais détruit moindre moustique
Tes fleuves et vallées sont élastiques
Que pour aller de nulle mécanique
N'aie besoin de tes vallées à ta crique
Et je suce ton sang dans ton cri tique
Au matin devant miroir tu t'astiques
Car ton pays doit être fantastique
Combien tes forêts sont fantasmatiques
Dans ton pré rampe vipère lubrique
Qui se tortille en éclairs électriques
Indécise de grottes excentriques.
(mercredi 21 février 2007)
Crapauderie
Celle d'une Princesse qui ramassa un crapaud. Celui-ci lui dit ; "Je suis un beau Prince charmant victime d'un vilain sort que me jeta l'affreuse sorcière Gérontocratie, et j'exaucerai tous tes vœux pour retrouver mon aguichante physionomie".
- Trois argousins voulurent détrousser belle princesse. A sa demande, le crapaud se transforma en dragon et les brûla.
- Trois malandrins voulurent la trousser. A sa demande, le dragon se transforma en satyre et les pourfendit du trabichou à l'occiput.
- Trois prétendants voulurent l'épouser. A sa demande le satyre se transforma en Prince charmant et les éconduisit.
Ayant retrouvé sa belle figure, par remerciement se mit au service de belle Princesse, tout dévoué à ses désirs.
Elle lui demanda lors de bien veiller sa porte tandis qu'elle recevrait son manant.
Préposé à la bougie, Prince charmant se transforma en pied de grue !
(jeudi 30 novembre 2006)
Du contentement de soi (interdit à plus de 18 ans)
-"Mets-la moi ! Mets-la Moi !" disait-elle excitée.
-"Mais où ça, mais où ça ?" répondait l'abruti.
-"Ne dis pas que tu ne sais où choisir ton nid ?"
-"Où aller ma chérie que je n'ai visité ?"
-"Ne dis rien, baise-moi ! Le pied n'est que redite !"
-"Mais enfin, est-ce moi que tu aimes ou ma bite ?"
-"Loge toi ! Car mon cœur et mon cul sont à toi !"
-"Comment faire pour être partout à la fois ?"
-"Je t'aimerais multiple et me contenterais
Que tu te promènes de ma bouche à ma raie.
Prend ton temps mon ami, que tu sois bien présent."
-"A vouloir te combler, j'en suis évanescent..."
-"Qu'importe que ta tige soit dure ou bien molle,
Je veux qu'à me soumettre elle me rende folle !"
(jeudi 30 novembre 2006)
Finale intension
Je t’apporte le jour d’une nuit allumée (1)
Dit l’amant dont l’orgueil à ta beauté se dore
L’instant se diluera autant que dire encore
L’éternité s’envolera dans la fumée
Il n’est qu’un seul instant auquel chacun aspire
De celui-ci dernier qui en suppose un autre
Une île alors s’étend pour demeurer la nôtre
Le battement du cœur du temps reste l’empire
Enclos dans cette chambre l’univers s’étreint
Tout devient clair et simple L’évidence enfin
N’est plus à rechercher dans les contours des corps
Les rages les désirs n’exigent plus décors
Quand toute poésie se résume à ces dires
Permets que d’un baiser en ta main l’âme expire.
(1) Paraphrase du vers de Mallarmé : "Je t'apporte l'enfant d'une nuit d'Idumée" . link
(jeudi 22 juin 2006)
Aline baba et les 40 souffleurs
Aline était douée pour les jeux de l’amour
Et si jolie sauteuse avait pour cavalier
Celui chanceux connu de toutes pour palier
Plus vite que son ombre à ses désirs du jour
Il avait inventé une étrange machine
Qui en un même instant superposait les temps
Et songeait au cadeau caressant son échine
Qu’il pourrait lui offrir lors de ses quarante ans
La femme a ses fantasmes qu’elle tait souvent
Elle avait avoué regretter qu’il ne puisse
Autant en haut qu’en bas tant arrière qu’avant
Viser en une fois pour son global délice
À son œil de flingueur ses cibles exposées
Il avait disposé dans la chambre des fêtes
Cette machine qui ferait perdre la tête
À celle qui n’avait encore tout osé
Il lui banda les yeux doucement la coucha
Son corps était céleste paradis sur Terre
Sa langue l’accueillit dès lors qu’il la toucha
Dans cet aveu si doux qui consiste à se taire
Elle aimait ces discours la laissant bouche bée
Ses lèvres se serrèrent quand elle sentit
Sa chaude tubulure entre son cul bombé
Visiter son puit doux et ne s’en repentit
Et lorsque sans jamais retirer ses avances
Il s’alla présenter au devant du jardin
Ne croyez pas qu’elle marqua moindre dédain
Ses mains dessus ses reins en accrurent la danse
Tenta-t-elle d’ôter ce voile sur ses yeux
Quand elle reconnut son fût entre ses seins
Elle s’abandonna à ce joyeux dessein
Et dans la volupté partit sans dire adieu
Mais un colt n’a jamais que six coups à tirer
Aussi appela-t-il ses doubles l’emplacer
Et bien qu’il l’eût souvent honorée enlacée
Sa moelle elle escomptait toute lui soutirer
Et de tous ces assauts Aline ressortait
Triomphante toujours Sans jamais de violence
Elle accueillait son mâle et ses multiples lances
Qui sans jamais faillir aux limbes la portaient
Le temps vint qu’apaisée le sommeil l’envahit
Ses clones s’estompèrent Ne l’avait trahi
Sa sublime machine Aline en cette orgie
Avait bien dû souffler ses quarante bougies !
(jeudi 22 juin 2006)
Arachnophagie
Ô tes baisers tes baisers ma douce sur ma veine tendue
Combien de fois me serai-je perdu perdu et retrouvé
Dans le fond de cette grotte saline où j’aurai entendu
La source pousser l’arbre sous le souffle du vent éprouvé
Tes démons et mers veillent sous mes mains quand brille la rosée
De tes pleurs de tes joies de tes peurs et de toutes ces folies
Si jolies inaccessible offrande sur ta peau exposée
Qui te parent t’accablent comme dire vois-là dès au lit
N’achève pas sur ma faiblesse ainsi qu’une ultime parole
Cette aiguille d’horloge qui pulse au rythme de mes désirs
Garde pour demain ce mot de la faim qui clôt la parabole
Car je suis cette araigne petite sur le dos de sa reine
Qui oeuvre sans savoir son soir finir dans le tendre gésir
Quand me comblera ton baiser vorace au terme de ma peine.
(vendredi 16 juin 2006)
Délicatesse
Ah si l’envie de toi ne me tenait si bas
Alors j’échopperais toutes ces blondes gueuses
Mais tu me tiens par ces bijoux ô ma rieuse
Et sûr que c’est sur toi que libido m’abat
Ne se tendrait le fier fanion de ma faiblesse
J’épuiserais dame fortune au cabaret
De ma folie Mais je succombe à tes attraits
Quand je poursuis la ronde de tes fières fesses
Car je suis ainsi fait que ne penser qu’à ça
Suffit à destiner mes mains et mes baisers
Voici qu’entre tes reins mâle bête passa
Crois-tu que j’aime ça ma goule ma divine
Je n’ai guère autre choix que d’ainsi te biaiser
Quand ta langue sermonne ma bassesse alpine.
(dimanche 19 février 2006)
Sacrifice
Des gouttes de sueur sur tes lombes perlaient
Tu les avais cambrés et glissé sous ton ventre
Un coussin aussi doux et soyeux que cet antre
Où se perdrait l’esprit comme larmes de lait
Tes longues jambes s’entrouvraient comme théâtre
Lève rideaux et sur ta scène je serais
Ce souffleur indiscret qui souffle sur ton âtre
Silencieuse ma bouche sur ta fesse errait
Plus nue que le désert sous la nuit étoilée
Tu attendais que l’égaré trouve oasis
Il demeura longtemps errant dans Césarée (1)
Et quand déshydraté se sut sans méharée
Il rampa longuement vers cette autre forêt
Lui dire ce secret que dure son supplice.
(1) Paraphrase du vers de Racine : "Je demeurai longtemps errant dans Césarée". link
(mardi 21 juin 2005)
Surprise
Comment résisterais-je à ce jean qui te moule
quand devant moi tu marches d’un air insouciant
Tout vibre en moi face à tes reins qui se déroulent
et que le long fuseau de tes jambes va liant
et ma sève et ma moelle au frémir de ta peau
Masquée par le tissu je la sens sur ta cuisse
tendue dense dessous transparents oripeaux
Ô vivement qu’enfin t’éprendre au vif je puisse
Voici que derrière ton dos je m’approche
Sur ton cou mes mains glissent puis vers l’arrondi
des épaules s’étendent Ton sein a bondi
quand mes bras t’enserrèrent lointaine et si proche
Sous ta nuque si tendre où naissent quelques mèches
mes baisers sautillèrent jusqu’à ton oreille
Tu inclinas ta tête afin que rien n’empêche
ton lobe être calice que butine abeille
Toujours me souviendrai-je cet après-midi
à Paris où sur la place de l’opéra
de contempler ta ligne je pris temps tandis
que l’air trembla tandis que ton charme opéra
Je tairai les secrets que tu me dévoilas
Il ne sied de narrer toutes ces ciselures
qui laissèrent en moi cette chère brûlure
Dans le puit de l’ennui
dans les déserts d’autrui
ton foyer brûle encore et toujours te vois là.
(lundi 02 mai 2005)
Carte du tendre
Tes yeux sont plus profonds qu’une nuit d’Août,
Tes oreilles sont ces coquillages au fond desquels s’entend le chant des sirènes,
Tes cheveux, ces algues enserrées autour des chevilles de ceux qui entendirent leurs chants,
Ta bouche, celle de l’Oracle annonçant à l’homme qu’il ne mourra sans connaître le jour,
Ta langue roule les baisers comme le tapis dans lequel à César Cléopâtre s’offrit,
Le velours de ta voix berce les étoiles.
Il n’est de musique céleste que ta respiration
Ce souffle où puise vie celui qui ne te connaît encore
Tu marches comme danse la feuille dans le vent
Ton pas est plus léger que le rêve du voyageur
Et la mer imite avec désespoir le balancement de tes hanches.
Comme les planètes autour du soleil
les abeilles autour de la ruche
le sourire des hommes autour de toi gravite,
le désir de toi est une porte ouverte sur l’éternité.
Le soleil n’a d’autre raison de brûler que de révéler ta beauté, astre vivant parmi les astres éteints.
Et s’il fut donné des yeux pour te voir, des oreilles pour t’entendre, des mains pour te toucher, un nez pour te sentir, une bouche pour te goûter, un cerveau pour te penser,
c’est que le terme de l’évolution porte ton nom qui donna raison à l’humanité : Héllene.
(mardi 09 novembre 2004)
Si belle à ta fenêtre
Si belle à ta fenêtre à quoi donc songes-tu
Quand ton corps à demi drapé dans sa vertu
A la chaude lumière expose ses promesses
Dis en tes yeux baissés quels pensers se délaissent
Sur ton cou que ta main douce posée ne blesse
De quel toucher futur cherche-t-elle caresse
Et tes yeux sous leurs closes paupières voient-ils
A ton sein ton amant entisser ses sûrs fils
Quels rêves insensés sous tes cils se déplissent
Pour qu’advienne une amoure qui soit sans malice
Et demain t’en souvienne ton cœur est calice
Quels baisers et quels mots en tes lèvres fermées
Préparent l’aliment pour le plus doux des mets
Belle à l’heure venue seras-tu bien aimée.
(09/09/2003)
Réminiscence
Elle jeta mon coeur au pied de son étoile
Sans que vaine ne fut cette douce prière
Qu'à mes yeux les siens ne fussent la lumière
Quand le ciel de son corps se déparait de voiles
Quand je me présentais à l'antre de son ventre
Empli du quotidien d'une vaine fureur
Sa Terre à ma colère entrouvrait sa douceur
Quand ma sève tremblait depuis son épicentre
De son jardin d'oubli s'élevait le choral
De tous ces agités en quête d'éternel
Et quand vers son futur se pleuvait mon pluriel
Lors son sein devenait l'ultime astre floral
Et je bus à sa source et suivis son filon
Troquant contre mon fiel tout son céleste vin
Mes pas sur son chemin n'avaient plus rien de vain
Qui dansaient à sa voix le chant de la fusion
Mais de multiples tours a de secret le vent
Qui égare le sens et la vue bien souvent
Bien avant que mon feu de son âtre ne sorte
Elle dit "c'est assez" et me claqua sa porte
Je vois encore de son corps tous ses contours
Mais la mémoire n'autorise aucun retour
Mon coeur Ma vie faut-il donc que je vous censure
D'avoir un temps d'un ange caressé l'épure.
(jeudi 04 novembre 2004)
Le coucou libertin
Toc… toc…toc… Puis-je entrer ?
Ô ! pardon mademoiselle… je connaissais votre existence,
J’ignorais votre éclat !
Ô ! pardon mademoiselle…j’ai du me tromper de porte ?
L’éclat de mon amour ne possède pas votre teint !
… Laissez moi-entrer…
Ô ! pardon mademoiselle, je force votre porte,
Ô ! pardon ! vous me faites des excuses ! Ah, vous me mettez à la porte ;
Attendez, ma demoiselle… je suis marchand de violettes,
et vous apporte
en porte à porte
Quelques clochettes de muguet qui sonnent nos Pâques,
Quelques clochettes de muguet, petits vases emplis
petites vasques emplies,
débordantes de la rosée de la ville rose….
Je vous offre un peu de vie en rose… de la rosée de vie.
Ô ! pardon ma gente amie, de vous avoir grisé le cœur sous la chaleur
Du soleil de mon midi
Mais à midi
Tendre midi
nette, je compte vous conter fleurette
Et vous vendre mes clochettes.
Vous avez fermé votre porte
Et je suis resté de la sorte
dans votre appartement douillé…
Jouons à carnaval - Aimez-vous Verlaine ? J’aime Rimbaud -
Masques et bergamasques !
Mascarade ! Jouons à carnaval !
Ô ! pardon mademoiselle,
je suis entré chez vous sans frapper,
Et de la petite oiselle,
Le beaux fruit doux et sucré j’ai happé
Je ne joue ni du happeau
Ni du pipeau
Je ne joue que des clochettes
Que je vends à mes midinettes…
Mes affaires sont
mauvaises : j’ai perdu une clochette
et gagné une amourette.
Et depuis que je perds la tête
Je m’en vais vers l’horizon, et tête
De la vie le lait frais de ton sein
Amourette
Midinette … qui m’offrit le sien !
Je suis entré. Elle a fermé sa porte.
J’ai perdu une clochette et une culotte
De son appartement
Tout m’appartient
Maintenant
Mais je lui laisse une petite tire lire lire la lère
Je tire en l’air
Une petite tirelire, un petit cochon rose
Un petit cochon rose plein de trésors :
Mon cœur !
Je suis entré
Jamais parti.
(1970)
Heureux celui
Heureux celui qui chaque jour et chaque soir
Peut dans ses bras tenir ce si tendre objet que
Son coeur adore Il est connu que sans histoire
Vivent les gens heureux Heureux soyez doncques
Heureux celui qui peut tenir la main baiser
Les yeux manger la bouche en laquelle il respire
Voir ces cieux sans ombrages que d’un geste osé
Il découvre dans celle qui soigne son rire
Heureux celui qui peut se perdre en son désert
Et dont la traversée assèche toute soif
Qui peut gravir son sein tant d’envers que d’avers
Heureux celui qui peut conjuguer sur le thème
Du silence la paix que règne sur sa coiffe
Le souffle sourd et sûr du soupir d’un je t’aime.
(02/09/2003)
Du paradis j’ai su
Du paradis j’ai su l’indicible houri
Qui longtemps à son sein guilleret me nourrit
Et du haut de ses jambes longues balançaient
Ces deux globes jumeaux sur son pas cadencé
J’ai été ce passant hésitant qui ne sait
Où rester où aller de dedans ou dehors
Bien que portes fenêtres ouvertes laissées
A l’avide voleur des décors de son corps
J’ai été cette pluie qui ravine le champ
Soc têtu qui retourne et qui creuse la terre
Convaincu qu’à fouiller surgirait le clair chant
Quand la diablesse enfin livrerait ses mystères
Conquérante et soumise était loi son caprice
Des secrets de sa chair aie connu les délices
Son sourire et ses yeux suscitaient les supplices
Que son corps réclamait en plaintes non factices
Elle fut ces vallons où ru creuse sillon
Avant que dans sa glaise se perde au tréfonds
Elle guida son prince en unique précepte
Quand sa bouche royale couronna mon sceptre
Quand ses seins frémissaient sous morsure des dents
Que s’ouvrait sous mes doigts son sadinet fleuri
Et que nous combattions en un rythme obsédant
La chaleur de son corps s’éteignait dans son cri
Invaincue au combat elle reprenait lutte
De caresses en coups des plus doux aux plus rudes
Elle était grande reine tant qu’infâme pute
Pas un geste ignoré qui ne nia la prude
Du dormir auprès d’elle et du mourir en elle
Quand partir elle dit en raison de distances
Qui de ces corps à corps abaissaient la fréquence
Lorsque je devins feu flamme sans étincelle
Je fus laissé comme arbre veuf de ses racines
En autre mort je crus sombrer en mal d’union
Qu’est devenu la rose quêteuse d’épines
Qui m’apprit à aimer jusqu’à la destruction.
(13/08/2003)
Désir
Mon corps est cette antenne qui vibre à son âme
Elle est ce vent qui suit la courbe de l’épaule
Elle est ce feu qui donne teintes à la flamme
Elle est sens pour l’acteur qui répète son rôle
Elle est ce vent qui suit la courbe de l’épaule
Pour se perdre et s’enfuir à l’horizon du sein
Elle est ce poids du ciel qui encourbe le saule
Dont ce frémir soumis est l’unique dessein
Elle est ce feu qui donne teintes à la flamme
Ma corde vibre à sa guitare au bois précieux
Qu’être au lac barque seule en quête de ses rames
Si venaient ses iris à ne brûler les cieux
Elle est sens pour l’acteur qui répète son rôle
Poucet perdu dans la forêt de ses paroles
Son inflexible voix fixe l’axe des pôles
Ses cailloux sont calculs quand son esprit le frôle
Mon âme à son pas pulse au rythme de ses reins
Qu’elle marche ou bien dorme elle danse à son souffle
Elle gagne l’azur à l’envol de ses mains
Ces ailes de l’esprit qui le soir m’emmitouflent.
(24/09/2003)
Mât de cocagne
De ces quelques vers audacieux
M’amour au rire malicieux
Nous tirerons le suc des cieux
Bien que ces jeux soient délicieux
Pour ceux craignant que d’être vieux
S’avéreront fort dangereux
Dépériront tous ces envieux
D’entendre et voir mon ange heureux
Quand il me joint sur notre pieu
Aller venir sur son épieu.
(2011)
Amour fol, amour vache
Veux-tu que je te gifle et te fesse, veux-tu,
Ma divine, ma garce, en un mot, que je t’aime ?
Attends-tu que sur toi soit jeté l’anal-thème ?
Epuiser d’un baiser tout mon souffle et me tue ?
La douceur la plus rude et la tendresse dure,
Les veux-tu ? Serais-tu, tantôt cet animal
Spirituel, et tantôt fille de nature
Qui dans la joie trouve le mal, joie dans le mal ?
Coup droit ou de revers, de face ou de travers,
Quelle es-tu quand approuve à ma perquisition
Ta faible résistance ? Ô franche inquisition !
Toujours tu trouveras question à ne répondre
Afin que durent tes étés et mes hivers,
Et qu’en un même enfer nos corps aillent se fondre !
(09/11/2011)
La cime altière marrante
Ce lieu paisible où niche la palombe
Entre tes seins s’agite, entre tes lombes ;
Petit s’ajuste en visant le milieu
D’enfer, en fer, afin d’ensemencer
Puis, de dépense enfin récompenser
Mon œil hagard sur l’alme de tes yeux.
(2012)
Sospiro
Au bois la douce en est allée
Courir la biche et le vent doux
Et sur bruyère s’est couché
D’amant rêveuse aux cheveux roux
Au bois le bel est attardé
La bise chante à son oreille
Que beau visage non fardé
Sur son chemin le guette et veille
Le temps n’est plus attente vaine
Le sable instant est en suspens
Ne coule plus l’eau de fontaine
Ô doux baisers Claire insouciance
Le fruit croqué ne se défend
Dans le soupir de deux enfants.
(4 décembre 2011)
L'autre
Un seul gène suffit pour que l’architecture
Donne au jour théâtral la somptueuse nuit,
Et son âme et son corps sont tout astre qui luit,
Car sa peau du céleste en trame la texture.
Son geste et son soupir résument la nature ;
Sa corbeille contient l’arbre autant que le fruit ;
Se déploie dans son œil l’émergence sans bruit,
Recelant l’univers que sa présence obture.
Sa symphonie s’épand sans nul atermoiement,
Et s’il est un projet à ce long déploiement,
Elle en fut le motif, elle en fut son audace.
Elle est la courbe, elle est le faste, où mon œil fuit,
Car si j’aime la femme, est-ce donc pour sa grâce ?
Pour tout cela qu’elle est, qu’à jamais je ne suis.
(samedi 24 novembre 2007)
Nuée
Voici maintes saisons enfuies à te chercher,
Les neiges suie sont devenues et les printemps sont émoussés,
L’août brûlera le sable vain.
Combien de feuilles rousses reste-t-il pour encroiser la fuite d’une étoile ?
Combien d’arbres sacrifiés au feu de noms devenus cendres ?
Combien d’arbres sacrifiés au gel d’un idéal désir chaque jour plus restreint ?
Du brasier initial reste une braise vive,
J’ai déjà trop brûlé de feuillets la blancheur…
Mon cœur ne saura plus offrir de page vierge,
Pourtant, sans que soit su le lieu d’inséminence,
Du roc ancien jaillit la source jouvencelle.
Tant que tu battras, mon cœur ! Tant que tu battras,
Le sauras-tu pour quoi ? Le sauras-tu pour qui ?
Aplatir sur le plan du papier l’ignorance de ton espoir
Avoue le vortex abyssal qui te précède,
De ce qui trop vif t’échappa, la rigidité minérale.
Pourrai-je dire un jour, à l’aube de ma nuit,
La plénitude et la douceur de ce frémir définitif
Qui bourgeonne et s’éclôt dans le silence d’un baiser ?
D’un enfant, d’un rêveur, qui n’eût temps de grandir,
Reçois, Azur ! sur la portée du vent,
Ce dessin d’eau, dessein sans fin, graphe indicible,
Ce mot que je n’aurai ni dessiné ni dit :
Cette couronne de mes lèvres qui t’attendent.
(mardi 23 janvier 2007)