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10 novembre 2012 6 10 /11 /novembre /2012 18:11

Sculptures-de-couples-amoureux--illustrant-le-Kama-Sutra--s.jpg

 

de l’accueil qui n’en finit pas

 

C’est qu’il me faut bien de l’ampleur pour présenter ta transe en danse

Résisterai-je à tes reins roux à tes seins doux à tes mains sûres

Rêves ne sont ceux de l’enfance

Quand mon désir en ton élan découvre toute sa mesure

Je n’ose alors plus affirmer que mon cerveau égaré pense

Débilité de l’âme mûre

 

Tu sais comment de tes lueurs et de tes ombres sur ta peau

Diminuer ma résistance et augmenter ma déliance

Vibrent le fifre et le pipeau

Tu en joueras de tes dix doigts en dispensant ta bienfaisance

Selon l’humeur et le caprice d’une qui sans oripeaux

M’inflige las neuve créance

 

Et je succombe et je m’endette à nouveau d’être simple bête

Quand ta folie arrache toute ma vesture et mon chapeau

Ô que tes mains tes mains m’embêtent

C’est le grand cirque qui commence quand tes draps sont chapiteaux

Quand de ta bouche j’entends sourdre aveu n’ayant ni queue ni tête

Soyons coiffé sur le poteau

 

C’est la promesse désirée de l’animal qui se joue l’ange

Je reviendrai je reviendrai chez toi goûter galantes fêtes

Quand l’imbécile perd ses langes

Et t’accorder cette victoire bien parée de ma défaite

Mais qu’espérer sinon dessous ton pont cambré qu’encor se change

Mon flux en secondes muettes.

 

(samedi 31 mars 2007)

 

Art trique

 

J'aime ta géométrie si pratique

Si dénuée de la moindre métrique

Que déboire à ta source caustique

De ton marais détruit moindre moustique

 

Tes fleuves et vallées sont élastiques

Que pour aller de nulle mécanique

N'aie besoin de tes vallées à ta crique

Et je suce ton sang dans ton cri tique

 

Au matin devant miroir tu t'astiques

Car ton pays doit être fantastique

Combien tes forêts sont fantasmatiques

 

Dans ton pré rampe vipère lubrique

Qui se tortille en éclairs électriques

Indécise de grottes excentriques.

 

(mercredi 21 février 2007)

 

Crapauderie

 

Celle d'une Princesse qui ramassa un crapaud. Celui-ci lui dit ; "Je suis un beau Prince charmant victime d'un vilain sort que me jeta l'affreuse sorcière Gérontocratie, et j'exaucerai tous tes vœux pour retrouver mon aguichante physionomie".

- Trois argousins voulurent détrousser belle princesse. A sa demande, le crapaud se transforma en dragon et les brûla.

- Trois malandrins voulurent la trousser. A sa demande, le dragon se transforma en satyre et les pourfendit du trabichou à l'occiput.

- Trois prétendants voulurent l'épouser. A sa demande le satyre se transforma en Prince charmant et les éconduisit.

Ayant retrouvé sa belle figure, par remerciement se mit au service de belle Princesse, tout dévoué à ses désirs.

Elle lui demanda lors de bien veiller sa porte tandis qu'elle recevrait son manant.

Préposé à la bougie, Prince charmant se transforma en pied de grue !

 

(jeudi 30 novembre 2006)

 

Du contentement de soi (interdit à plus de 18 ans)

 

-"Mets-la moi ! Mets-la Moi !" disait-elle excitée.

-"Mais où ça, mais où ça ?" répondait l'abruti.

-"Ne dis pas que tu ne sais où choisir ton nid ?"

-"Où aller ma chérie que je n'ai visité ?"

 

-"Ne dis rien, baise-moi ! Le pied n'est que redite !"

-"Mais enfin, est-ce moi que tu aimes ou ma bite ?"

-"Loge toi ! Car mon cœur et mon cul sont à toi !"

-"Comment faire pour être partout à la fois ?"

 

-"Je t'aimerais multiple et me contenterais

Que tu te promènes de ma bouche à ma raie.

Prend ton temps mon ami, que tu sois bien présent."

 

-"A vouloir te combler, j'en suis évanescent..."

-"Qu'importe que ta tige soit dure ou bien molle,

Je veux qu'à me soumettre elle me rende folle !"

 

(jeudi 30 novembre 2006)

 

Finale intension

 

Je t’apporte le jour d’une nuit allumée (1)

Dit l’amant dont l’orgueil à ta beauté se dore

L’instant se diluera autant que dire encore

L’éternité s’envolera dans la fumée

 

Il n’est qu’un seul instant auquel chacun aspire

De celui-ci dernier qui en suppose un autre

Une île alors s’étend pour demeurer la nôtre

Le battement du cœur du temps reste l’empire

 

Enclos dans cette chambre l’univers s’étreint

Tout devient clair et simple L’évidence enfin

N’est plus à rechercher dans les contours des corps

 

Les rages les désirs n’exigent plus décors

Quand toute poésie se résume à ces dires

Permets que d’un baiser en ta main l’âme expire.

 

(1) Paraphrase du vers de Mallarmé : "Je t'apporte l'enfant d'une nuit d'Idumée" . link  

 

(jeudi 22 juin 2006)

 

Aline baba et les 40 souffleurs

 

Aline était douée pour les jeux de l’amour

Et si jolie sauteuse avait pour cavalier

Celui chanceux connu de toutes pour palier

Plus vite que son ombre à ses désirs du jour

   

Il avait inventé une étrange machine

Qui en un même instant superposait les temps

Et songeait au cadeau caressant son échine

Qu’il pourrait lui offrir lors de ses quarante ans

 

La femme a ses fantasmes qu’elle tait souvent

Elle avait avoué regretter qu’il ne puisse

Autant en haut qu’en bas tant arrière qu’avant

Viser en une fois pour son global délice

 

À son œil de flingueur ses cibles exposées

Il avait disposé dans la chambre des fêtes

Cette machine qui ferait perdre la tête

À celle qui n’avait encore tout osé

 

Il lui banda les yeux doucement la coucha

Son corps était céleste paradis sur Terre

Sa langue l’accueillit dès lors qu’il la toucha

Dans cet aveu si doux qui consiste à se taire

 

Elle aimait ces discours la laissant bouche bée

Ses lèvres se serrèrent quand elle sentit

Sa chaude tubulure entre son cul bombé

Visiter son puit doux et ne s’en repentit

 

Et lorsque sans jamais retirer ses avances

Il s’alla présenter au devant du jardin

Ne croyez pas qu’elle marqua moindre dédain

Ses mains dessus ses reins en accrurent la danse

 

Tenta-t-elle d’ôter ce voile sur ses yeux

Quand elle reconnut son fût entre ses seins

Elle s’abandonna à ce joyeux dessein

Et dans la volupté partit sans dire adieu

 

Mais un colt n’a jamais que six coups à tirer

Aussi appela-t-il ses doubles l’emplacer

Et bien qu’il l’eût souvent honorée enlacée

Sa moelle elle escomptait toute lui soutirer

 

Et de tous ces assauts Aline ressortait

Triomphante toujours Sans jamais de violence

Elle accueillait son mâle et ses multiples lances

Qui sans jamais faillir aux limbes la portaient

 

Le temps vint qu’apaisée le sommeil l’envahit

Ses clones s’estompèrent Ne l’avait trahi

Sa sublime machine Aline en cette orgie

Avait bien dû souffler ses quarante bougies !

 

(jeudi 22 juin 2006)

Arachnophagie

 

Ô tes baisers tes baisers ma douce sur ma veine tendue

Combien de fois me serai-je perdu perdu et retrouvé

Dans le fond de cette grotte saline où j’aurai entendu

La source pousser l’arbre sous le souffle du vent éprouvé

 

Tes démons et mers veillent sous mes mains quand brille la rosée

De tes pleurs de tes joies de tes peurs et de toutes ces folies

Si jolies inaccessible offrande sur ta peau exposée

Qui te parent t’accablent comme dire vois-là dès au lit

 

N’achève pas sur ma faiblesse ainsi qu’une ultime parole

Cette aiguille d’horloge qui pulse au rythme de mes désirs

Garde pour demain ce mot de la faim qui clôt la parabole

 

Car je suis cette araigne petite sur le dos de sa reine

Qui oeuvre sans savoir son soir finir dans le tendre gésir

Quand me comblera ton baiser vorace au terme de ma peine.

   

(vendredi 16 juin 2006)

 

Délicatesse

 

Ah si l’envie de toi ne me tenait si bas

Alors j’échopperais toutes ces blondes gueuses

Mais tu me tiens par ces bijoux ô ma rieuse

Et sûr que c’est sur toi que libido m’abat

 

Ne se tendrait le fier fanion de ma faiblesse

J’épuiserais dame fortune au cabaret

De ma folie Mais je succombe à tes attraits

Quand je poursuis la ronde de tes fières fesses

 

Car je suis ainsi fait que ne penser qu’à ça

Suffit à destiner mes mains et mes baisers

Voici qu’entre tes reins mâle bête passa

 

Crois-tu que j’aime ça ma goule ma divine

Je n’ai guère autre choix que d’ainsi te biaiser

Quand ta langue sermonne ma bassesse alpine.

 

(dimanche 19 février 2006)

 

Sacrifice

 

Des gouttes de sueur sur tes lombes perlaient

Tu les avais cambrés et glissé sous ton ventre

Un coussin aussi doux et soyeux que cet antre

Où se perdrait l’esprit comme larmes de lait

 

Tes longues jambes s’entrouvraient comme théâtre

Lève rideaux et sur ta scène je serais

Ce souffleur indiscret qui souffle sur ton âtre

Silencieuse ma bouche sur ta fesse errait

   

Plus nue que le désert sous la nuit étoilée

Tu attendais que l’égaré trouve oasis

Il demeura longtemps errant dans Césarée  (1)

 

Et quand déshydraté se sut sans méharée

Il rampa longuement vers cette autre forêt

Lui dire ce secret que dure son supplice.

 

 

(1) Paraphrase du vers de Racine : "Je demeurai longtemps errant dans Césarée". link

 

(mardi 21 juin 2005)

 

Surprise

 

Comment résisterais-je à ce jean qui te moule

quand devant moi tu marches d’un air insouciant

Tout vibre en moi face à tes reins qui se déroulent

et que le long fuseau de tes jambes va liant

 

et ma sève et ma moelle au frémir de ta peau

Masquée par le tissu je la sens sur ta cuisse

tendue dense dessous transparents oripeaux

Ô vivement qu’enfin t’éprendre au vif je puisse

 

Voici que derrière ton dos je m’approche

Sur ton cou mes mains glissent puis vers l’arrondi

des épaules s’étendent Ton sein a bondi

quand mes bras t’enserrèrent lointaine et si proche

 

Sous ta nuque si tendre où naissent quelques mèches

mes baisers sautillèrent jusqu’à ton oreille

Tu inclinas ta tête afin que rien n’empêche

ton lobe être calice que butine abeille

 

Toujours me souviendrai-je cet après-midi

à Paris où sur la place de l’opéra

de contempler ta ligne je pris temps tandis

que l’air trembla tandis que ton charme opéra

 

Je tairai les secrets que tu me dévoilas

Il ne sied de narrer toutes ces ciselures

qui laissèrent en moi cette chère brûlure

Dans le puit de l’ennui

dans les déserts d’autrui

ton foyer brûle encore et toujours te vois là.

 

(lundi 02 mai 2005)

 

Carte du tendre

 

Tes yeux sont plus profonds qu’une nuit d’Août,

Tes oreilles sont ces coquillages au fond desquels s’entend le chant des sirènes,

Tes cheveux, ces algues enserrées autour des chevilles de ceux qui entendirent leurs chants,

Ta bouche, celle de l’Oracle annonçant à l’homme qu’il ne mourra sans connaître le jour,

Ta langue roule les baisers comme le tapis dans lequel à César Cléopâtre s’offrit,

Le velours de ta voix berce les étoiles.

Il n’est de musique céleste que ta respiration

Ce souffle où puise vie celui qui ne te connaît encore

Tu marches comme danse la feuille dans le vent

Ton pas est plus léger que le rêve du voyageur

Et la mer imite avec désespoir le balancement de tes hanches.

Comme les planètes autour du soleil

les abeilles autour de la ruche

le sourire des hommes autour de toi gravite,

le désir de toi est une porte ouverte sur l’éternité.

Le soleil n’a d’autre raison de brûler que de révéler ta beauté, astre vivant parmi les astres éteints.

Et s’il fut donné des yeux pour te voir, des oreilles pour t’entendre, des mains pour te toucher, un nez pour te sentir, une bouche pour te goûter, un cerveau pour te penser,

c’est que le terme de l’évolution porte ton nom qui donna raison à l’humanité : Héllene.

 

(mardi 09 novembre 2004)

 

Si belle à ta fenêtre

 

Si belle à ta fenêtre à quoi donc songes-tu

Quand ton corps à demi drapé dans sa vertu

A la chaude lumière expose ses promesses

Dis en tes yeux baissés quels pensers se délaissent

 

Sur ton cou que ta main douce posée ne blesse

De quel toucher futur cherche-t-elle caresse

Et tes yeux sous leurs closes paupières voient-ils

A ton sein ton amant entisser ses sûrs fils

 

Quels rêves insensés sous tes cils se déplissent

Pour qu’advienne une amoure qui soit sans malice

Et demain t’en souvienne ton cœur est calice

 

Quels baisers et quels mots en tes lèvres fermées

Préparent l’aliment pour le plus doux des mets

Belle à l’heure venue seras-tu bien aimée.

 

(09/09/2003)

 

Réminiscence

 

Elle jeta mon coeur au pied de son étoile

Sans que vaine ne fut cette douce prière

Qu'à mes yeux les siens ne fussent la lumière

Quand le ciel de son corps se déparait de voiles

 

Quand je me présentais à l'antre de son ventre

Empli du quotidien d'une vaine fureur

Sa Terre à ma colère entrouvrait sa douceur

Quand ma sève tremblait depuis son épicentre

 

De son jardin d'oubli s'élevait le choral

De tous ces agités en quête d'éternel

Et quand vers son futur se pleuvait mon pluriel

Lors son sein devenait l'ultime astre floral

 

Et je bus à sa source et suivis son filon

Troquant contre mon fiel tout son céleste vin

Mes pas sur son chemin n'avaient plus rien de vain

Qui dansaient à sa voix le chant de la fusion

 

Mais de multiples tours a de secret le vent

Qui égare le sens et la vue bien souvent

Bien avant que mon feu de son âtre ne sorte

Elle dit "c'est assez" et me claqua sa porte

 

Je vois encore de son corps tous ses contours

Mais la mémoire n'autorise aucun retour

Mon coeur Ma vie faut-il donc que je vous censure

D'avoir un temps d'un ange caressé l'épure.

 

(jeudi 04 novembre 2004)

 

Le coucou libertin

 

Toc… toc…toc… Puis-je entrer ?

 

Ô ! pardon mademoiselle… je connaissais votre existence,

 J’ignorais votre éclat !

Ô ! pardon mademoiselle…j’ai du me tromper de porte ?

L’éclat de mon amour ne possède pas votre teint !

… Laissez moi-entrer…

 

Ô ! pardon mademoiselle, je force votre porte,

Ô ! pardon ! vous me faites des excuses ! Ah, vous me mettez à la porte ;

Attendez, ma demoiselle… je suis marchand de violettes,

et vous apporte

en porte à porte

Quelques clochettes de muguet qui sonnent nos Pâques,

Quelques clochettes de muguet, petits vases emplis

 petites vasques emplies,

 débordantes de la rosée de la ville rose….

Je vous offre un peu de vie en rose… de la rosée de vie.

 

Ô ! pardon ma gente amie, de vous avoir grisé le cœur sous la chaleur

 Du soleil de mon midi

 Mais à midi

 Tendre midi

nette, je compte vous conter fleurette

 Et vous vendre mes clochettes.

 Vous avez fermé votre porte

 Et je suis resté de la sorte

 dans votre appartement douillé…

 

Jouons à carnaval - Aimez-vous Verlaine ? J’aime Rimbaud -

Masques et bergamasques !

Mascarade ! Jouons à carnaval !

 

Ô ! pardon mademoiselle,

 je suis entré chez vous sans frapper,

Et de la petite oiselle,

 Le beaux fruit doux et sucré j’ai happé

 Je ne joue ni du happeau

 Ni du pipeau

 Je ne joue que des clochettes

 Que je vends à mes midinettes…

 Mes affaires sont

mauvaises : j’ai perdu une clochette

 et gagné une amourette.

 Et depuis que je perds la tête

 Je m’en vais vers l’horizon, et tête

 De la vie le lait frais de ton sein

 Amourette

 Midinette … qui m’offrit le sien !

 

Je suis entré. Elle a fermé sa porte.

J’ai perdu une clochette et une culotte

 De son appartement

 Tout m’appartient

 Maintenant

 

Mais je lui laisse une petite tire lire lire la lère

 Je tire en l’air

 Une petite tirelire, un petit cochon rose

Un petit cochon rose plein de trésors :

 Mon cœur !

 

Je suis entré

Jamais parti.

 

(1970)

 

Heureux celui

 

Heureux celui qui chaque jour et chaque soir

Peut dans ses bras tenir ce si tendre objet que

Son coeur adore Il est connu que sans histoire

Vivent les gens heureux Heureux soyez doncques

 

Heureux celui qui peut tenir la main baiser

Les yeux manger la bouche en laquelle il respire

Voir ces cieux sans ombrages que d’un geste osé

Il découvre dans celle qui soigne son rire

 

Heureux celui qui peut se perdre en son désert

Et dont la traversée assèche toute soif

Qui peut gravir son sein tant d’envers que d’avers

 

Heureux celui qui peut conjuguer sur le thème

Du silence la paix que règne sur sa coiffe

Le souffle sourd et sûr du soupir d’un je t’aime.

 

(02/09/2003)

 

Du paradis j’ai su

 

Du paradis j’ai su l’indicible houri

Qui longtemps à son sein guilleret me nourrit

Et du haut de ses jambes longues balançaient

Ces deux globes jumeaux sur son pas cadencé

 

J’ai été ce passant hésitant qui ne sait

Où rester où aller de dedans ou dehors

Bien que portes fenêtres ouvertes laissées

A l’avide voleur des décors de son corps

 

J’ai été cette pluie qui ravine le champ

Soc têtu qui retourne et qui creuse la terre

Convaincu qu’à fouiller surgirait le clair chant

Quand la diablesse enfin livrerait ses mystères

 

Conquérante et soumise était loi son caprice

Des secrets de sa chair aie connu les délices

Son sourire et ses yeux suscitaient les supplices

Que son corps réclamait en plaintes non factices

 

Elle fut ces vallons où ru creuse sillon

Avant que dans sa glaise se perde au tréfonds

Elle guida son prince en unique précepte

Quand sa bouche royale couronna mon sceptre

 

Quand ses seins frémissaient sous morsure des dents

Que s’ouvrait sous mes doigts son sadinet fleuri

Et que nous combattions en un rythme obsédant

La chaleur de son corps s’éteignait dans son cri

 

Invaincue au combat elle reprenait lutte

De caresses en coups des plus doux aux plus rudes

Elle était grande reine tant qu’infâme pute

Pas un geste ignoré qui ne nia la prude

 

Du dormir auprès d’elle et du mourir en elle

Quand partir elle dit en raison de distances

Qui de ces corps à corps abaissaient la fréquence

Lorsque je devins feu flamme sans étincelle

 

Je fus laissé comme arbre veuf de ses racines

En autre mort je crus sombrer en mal d’union

Qu’est devenu la rose quêteuse d’épines

Qui m’apprit à aimer jusqu’à la destruction.

 

(13/08/2003)

 

Désir

 

Mon corps est cette antenne qui vibre à son âme

Elle est ce vent qui suit la courbe de l’épaule

Elle est ce feu qui donne teintes à la flamme

Elle est sens pour l’acteur qui répète son rôle

 

Elle est ce vent qui suit la courbe de l’épaule

Pour se perdre et s’enfuir à l’horizon du sein

Elle est ce poids du ciel qui encourbe le saule

Dont ce frémir soumis est l’unique dessein

 

Elle est ce feu qui donne teintes à la flamme

Ma corde vibre à sa guitare au bois précieux

Qu’être au lac barque seule en quête de ses rames

Si venaient ses iris à ne brûler les cieux

 

Elle est sens pour l’acteur qui répète son rôle

Poucet perdu dans la forêt de ses paroles

Son inflexible voix fixe l’axe des pôles

Ses cailloux sont calculs quand son esprit le frôle

 

Mon âme à son pas pulse au rythme de ses reins

Qu’elle marche ou bien dorme elle danse à son souffle

Elle gagne l’azur à l’envol de ses mains

Ces ailes de l’esprit qui le soir m’emmitouflent.

 

(24/09/2003)

 

Mât de cocagne

 

De ces quelques vers audacieux

M’amour au rire malicieux

Nous tirerons le suc des cieux

 

Bien que ces jeux soient délicieux

Pour ceux craignant que d’être vieux

S’avéreront fort dangereux

 

Dépériront tous ces envieux

D’entendre et voir mon ange heureux

Quand il me joint sur notre pieu

 

Aller venir sur son épieu.

 

(2011)

 

Amour fol, amour vache

 

Veux-tu que je te gifle et te fesse, veux-tu,

Ma divine, ma garce, en un mot, que je t’aime ?

Attends-tu que sur toi soit jeté l’anal-thème ?

Epuiser d’un baiser tout mon souffle et me tue ?

 

La douceur la plus rude et la tendresse dure,

Les veux-tu ? Serais-tu, tantôt cet animal

Spirituel, et tantôt fille de nature

Qui dans la joie trouve le mal, joie dans le mal ?

 

Coup droit ou de revers, de face ou de travers,

Quelle es-tu quand approuve à ma perquisition

Ta faible résistance ? Ô franche inquisition !

 

Toujours tu trouveras question à ne répondre

Afin que durent tes étés et mes hivers,

Et qu’en un même enfer nos corps aillent se fondre !

 

(09/11/2011)

 

 

 

La cime altière marrante

  

Ce lieu paisible où niche la palombe

Entre tes seins s’agite, entre tes lombes ;

Petit s’ajuste en visant le milieu

D’enfer, en fer, afin d’ensemencer

Puis, de dépense enfin récompenser

Mon œil hagard sur l’alme de tes yeux.

 

(2012)

 

 

Sospiro

  

Au bois la douce en est allée

Courir la biche et le vent doux

Et sur bruyère s’est couché

D’amant rêveuse aux cheveux roux

 

Au bois le bel est attardé

La bise chante à son oreille

Que beau visage non  fardé

Sur son chemin le guette et veille

 

Le temps n’est plus attente vaine

Le sable instant est en suspens

Ne coule plus l’eau de fontaine

 

Ô doux baisers Claire insouciance

Le fruit croqué ne se défend

Dans le soupir de deux enfants.

 

 

(4 décembre 2011)

 

L'autre

 

Un seul gène suffit pour que l’architecture

Donne au jour théâtral la somptueuse nuit,

Et son âme et son corps sont tout astre qui luit,

Car sa peau du céleste en trame la texture.

 

Son geste et son soupir résument la nature ;

Sa corbeille contient l’arbre autant que le fruit ;

Se déploie dans son œil l’émergence sans bruit,

Recelant l’univers que sa présence obture.

 

Sa symphonie s’épand sans nul atermoiement,

Et s’il est un projet à ce long déploiement,

Elle en fut le motif, elle en fut son audace.

 

Elle est la courbe, elle est le faste, où mon œil fuit,

Car si j’aime la femme, est-ce donc pour sa grâce ?

Pour tout cela qu’elle est, qu’à jamais je ne suis.

 

(samedi 24 novembre 2007)

 

 

Nuée

 

Voici maintes saisons enfuies à te chercher,

Les neiges suie sont devenues et les printemps sont émoussés,

L’août brûlera le sable vain.

Combien de feuilles rousses reste-t-il pour encroiser la fuite d’une étoile ?

Combien d’arbres sacrifiés au feu de noms devenus cendres ?

Combien d’arbres sacrifiés au gel d’un idéal désir chaque jour plus restreint ?

Du brasier initial reste une braise vive,

J’ai déjà trop brûlé de feuillets la blancheur…

Mon cœur ne saura plus offrir de page vierge,

Pourtant, sans que soit su le lieu d’inséminence,

Du roc ancien jaillit la source jouvencelle.

Tant que tu battras, mon cœur ! Tant que tu battras,

Le sauras-tu pour quoi ? Le sauras-tu pour qui ?

Aplatir sur le plan du papier l’ignorance de ton espoir

Avoue le vortex abyssal qui te précède,

De ce qui trop vif t’échappa, la rigidité minérale.

Pourrai-je dire un jour, à l’aube de ma nuit,

La plénitude et la douceur de ce frémir définitif

Qui bourgeonne et s’éclôt dans le silence d’un baiser ?

D’un enfant, d’un rêveur, qui n’eût temps de grandir,

Reçois, Azur ! sur la portée du vent,

Ce dessin d’eau, dessein sans fin, graphe indicible,

Ce mot que je n’aurai ni dessiné ni dit :

Cette couronne de mes lèvres qui t’attendent.

 

(mardi 23 janvier 2007) 

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"Un chant d’amour est-il autre chose que du vent ?" (Les sept couleurs du vent) 
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